Auteur Sujet: Blessures invisibles de Isabelle Villain Éditions Taurnada  (Lu 18042 fois)

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Hors ligne La Plume Masquée

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Synopsis :

Le major Maraval est retrouvé mort à son domicile, une balle dans la tête, son arme à la main.
La thèse du suicide est pourtant très vite abandonnée par le groupe du commandant Rebecca de Lost, et les pistes militaires et familiales se multiplient.
Dans le même temps, le « tueur au marteau », demeuré silencieux depuis l'enterrement du capitaine Atlan, décide de reprendre du service.
Deux enquêtes sous haute tension. Un final explosif !


Mon avis :

Je tiens tout d’abord à remercier Joël des « Éditions Taurnada » pour sa confiance, ainsi que pour l’envoi de ce SP au résumé fort alléchant.
C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé le commandant Rebecca de Lost et son équipe laissés à la fin de « Mauvais genre » encore sous le choc des derniers événements, des décès qu'il a fallu digérer, de la résolution de la dernière affaire. On retrouve donc une Rebecca fragilisée, déstabilisée ; ses souffrances sont loin d’être effacées, et encore moins cautérisées. Malgré tout, elle n’a rien perdu de sa détermination, de son enthousiasme, de sa volonté pour résoudre les enquêtes qui lui sont confiées.
Une nouvelle affaire voit d’ailleurs le jour lorsque l'on retrouve à son domicile le major Maraval mort, une balle dans la tête, l'arme à la main. Tout semblerait converger vers un suicide évident, vu que ce dernier, depuis sa dernière mission au Mali souffrait de SPT (stress post-traumatique). Vous savez, ce mal-être profond des soldats lorsqu’ils reviennent dans une vie plus apaisée, plus normée.
Pour autant, l’équipe de Rebecca ne peut se résoudre à une cette conclusion quelque peu hâtive ; certains éléments tendraient vraisemblablement vers une possible mise en scène, fort bien ficelée pour qui ne saurait la décoder.
Et quand on connaît les antécédents de ce gradé, on ne peut que se poser d’indiscutables questions, tant le professionnalisme de ce militaire n’est plus à démontrer, aguerri au fil du temps par les multiples missions dans des pays plus que sensibles.
Très vite, le ton est donné, l’angoisse monte, les questions nous taraudent :
Que s’est-il réellement passé ?
Sa mort est-elle un véritable suicide, ou bien a-t-on voulu maquiller la vérité ?
Rebecca et son équipe vont mener cette enquête délicate, et se confronter à des blessures loin d’être apparentes, d’où le titre fort bien choisi ^^
En parallèle, nous suivons une seconde enquête commencée dans les précédents opus : celle de l'affaire du tueur au marteau, cet homme que l'on a connu dans les enquêtes précédentes, celui qui tue des femmes en écrasant leurs mains avec le dit objet.
Pourquoi le meurtrier s'est-il abstenu de tuer pendant toutes ces années ?
Qu'a-t-il pu arriver dans sa vie pour qu'il fasse cette coupure ?
Pourquoi a-t-il repris d’une manière aussi acharnée ?
Quelles sont ses raisons, s'il peut y en avoir une, pour être aussi cruel ?
Dans ce récit mené tambour battant, toute l’équipe sera mise à rude épreuve. Des indices, des doutes, des incertitudes, des fausses routes, des tortures physiques et psychologiques... Il sera difficile de défaire les nœuds de ces deux affaires sans y laisser quelques plumes.
Sous l’écriture tantôt fluide et percutante, tantôt acérée et entraînante de l’auteur, nous voici plongés, enferrés, happés au cœur d’une intrigue  complexe mais fascinante à la manière d’un puzzle macabre, dont les pièces ont bien du mal à s’imbriquer.
Puis, après moult rebondissements, comme à la fin d’un mauvais rêve, tandis qu’un peu de lumière éclaire un ciel obscurci de nuages, c’est l’illumination ; toutes les pièces mainte fois remaniées s’emboitent d’un seul coup.
Les pages se tournent à toute allure ; on veut savoir. Le rythme est nerveux, enlevé, précis. Le style incisif permet une immersion totale, tout comme les explications des thèmes abordés qui enrichissent considérablement le texte. L'histoire nous captive, nous malmène, nous balade jusqu'à l'éclatement final qui nous surprend autant qu’il nous anéantit. Et une fois libérés, nous restons interdits, pantelants, essorés, et on n’en redemande.
Avec leurs qualités et leurs défauts, les personnages eux aussi ne sont pas en reste ; bien travaillés, fouillés, attachants, ils servent au mieux la complexité du récit.
En même temps que ces deux enquêtes qui s’entrecroisent, leurs histoires personnelles nous sont contées, attisant autant la curiosité que la réflexion, ce qui, je vous avoue, est un véritable plus dans ce roman.
C’est ainsi qu’avec une réelle sensibilité et sans aucun fard, l’auteur nous parle de sujets sociétaux très importants, comme le mariage pour tous, où le syndrome post traumatique, un mal qui a été longtemps tabou et dont on parle très peu encore aujourd’hui.
Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce roman qui m’a tenu en haleine de bout en bout, j’ai aimé suivre les intrigues aux multiples rebondissements, me faire bousculer par l’auteur, me perdre dans les méandres de son histoire pour me retrouver exactement à l’endroit où elle le souhaitait...
Alors, si vous aimez les polars aux nombreuses facettes, aux personnages aussi étoffés qu’attachants, au récit addictif, ce dernier opus des aventures de Rebecca de Lost est fait pour vous :pouceenhaut:
Attention ⚠️ pour apprécier au mieux ce dernier volume, il est préférable de lire les précédents opus avant celui-ci ; ainsi, vous aurez une meilleure compréhension de l’histoire et des personnages.
Quant à moi, qu’une seule envie : retrouver très bientôt la plume de cette auteure talentueuse :clindoeil:

Ma note :

:etoile: :etoile: :etoile: :etoile: :demietoile:





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