La tradition scolaire française (écriture cursive) prohibait l’accentuation des majuscules. Il en va de même de certaines « marches typographiques », dans la presse quotidienne notamment. Mais ce n’est pas la règle typographique !Un peu de vocabulaireDans l’imprimerie (et en typographie, même numérique aujourd’hui), on distingue :
les capitales (grandes capitales) ;
les petites capitales (apparaissent avec le dessin d’une capitale, mais de la taille de ce que, dans le langage courant, on nomme « minuscules ») ;
les caractères « bas de casse ».
Dans l’écriture cursive, on distingue :
les majuscules (correspondance avec les grandes capitales) ;
les minuscules (correspondant avec le bas de casse).
La notion de majuscule a aussi une valeur grammaticale spécifique (majuscule de phrase, de nom propre, identification de la première lettre d’un vers en poésie traditionnelle).
L’accent a pleine valeur orthographique« On n’accentue pas les majuscules » : au nom de cette tradition scolaire, l’accentuation des lettres capitales est parfois condamnée... À tort comme le rappelle le Lexique de l’Imprimerie nationale :
« Accent (utilité de l’)
En français, l’accent a pleine valeur orthographique. Son absence ralentit la lecture et fait hésiter sur la prononciation, sur le sens même de nombreux mots. Aussi convient-il de s’opposer à la tendance qui, sous prétexte de modernisme, en fait par économie de composition, prône la suppression des accents sur les majuscules.
On veillera à utiliser systématiquement les capitales accentuées, y compris la préposition À. On évitera ainsi de désorienter le lecteur ou même de l’induire en erreur comme ce pourrait être le cas dans les deux exemples suivants, si les accents étaient omis :
« ENFANTS LEGITIMES » et « ENFANTS LÉGITIMÉS » de Louis XIV
« ETUDE DU MODELE » et « ÉTUDE DU MODELÉ ».
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