Auteur Sujet: Règles d'écriture de la poésie  (Lu 52177 fois)

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Règles d'écriture de la poésie
« le: mar. 09/02/2016 à 23:03 »
Pour ceux qui aiment et aimeraient en écrire, voici quelques conseils par : Poète Blanc

Poésie : définition

Poésie n. f. Art du langage visant à exprimer ou à suggérer quelque chose par le rythme, le vers, l'harmonie et l'image.
Poème n. m. Ouvrage de poésie.
§    Celui-ci peut être écrit en vers [poème en vers]
    Poème classique à forme fixe  [nombre fixe de vers / strophes, contraintes rime/ métrique]
    Poème en vers libre : alternance irrégulière de mètres et de rimes, ex. chez Jean de LaFontaine.
§    Ou en prose [poème en prose]; à partir du 19e siècle avec Charles Baudelaire.
Les types de poèmes
Ils sont très nombreux :  le sonnet, le rondeau, la satire, la villanelle, la ballade, le calligramme, la chanson de geste, l'élégie, l'épigramme, l'épithalame, la fable, etc.
-   Le sonnet : n. m.  Un poème à forme fixe qui doit respecter un certain nombre de règles:
Il comporte deux quatrains et deux tercets
Les rimes sont embrassées dans les quatrains puis plates et embrassées dans les tercets ou plates et croisées dans les tercets.
Il est importé d’Italie en France à l’époque de la Renaissance [Marot, Labé] aussi très pratiqué à l’époque classique et au XIXe siècle.
-   La ballade : n. f.  Poème à forme fixe composé de trois strophes suivies d'une strophe finale (qui a la moitié du nombre de vers que les autres strophes)
-   L’épopée : n. f. un poème héroïque qui a pour but d’exalter un grand sentiment collectif [religieux. Patriotique, humanitaire]. Souvent un héros légendaire incarne l’idéal du groupe, ex. La chanson de Roland.
-   La fable : n. f.  Poème bref qui met souvent en scène des animaux et dont la portée morale est soulignée par une maxime générale. Ex. Jean de La Fontaine.
-   Le rondeau : n. m. Type de poème à forme fixe qui a eu beaucoup de succès au XIVe siècle, et jusqu'à la première moitié du XVIe siècle avec Clément Marot. C'est un poème lyrique de treize vers composé sur deux rimes et comportant un refrain. Celui-ci est formé du premier vers ou du premier hémistiche du premier vers.
Les genres poétiques
-   lyrique : désignait en premier une poésie chantée avec un accompagnement de lyre.
    A l’époque moderne, une poésie non chantée; elle sert à exprimer les sentiments, les émotions, les états d’âme.
-   épique : poésie qui raconte des événements légendaires.
-   dramatique : poésie qui met des personnages en action.
-   didactique : poésie qui se donne pour but d’enseigner; ex. « L’art poétique » de Boileau.
-   satirique : à partir du 17e siècle, poème à rimes plates, descriptif et oratoire, qui s’attaque aux défauts d’un individu ou d’une société.  Ex. « Les satires » de Boileau.
                                                     
Les écoles

-   L’école de la Pléiade : au 16e siècle, un groupe de poète fait de la poésie l’instrument essentiel du renouvellement de la langue française [Défense et illustration de la langue française, écrit en 1549]. Les poètes refusent les formes du Moyen Age – le rondeau et la ballade – pour privilégier les formes antiques – l’ode et le sonnet italien. Ex. Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay.
-   classique : la seconde moitié du 17e siècle. Le poète considère qu’il y a une nature humaine universelle et, par conséquent, il décrit les comportements, les sentiments et les passions de l’homme de tous les temps. Cet art se caractérise par la recherche de la bonne mesure, de l’ordre, de l’équilibre, d’une certaine retenue. Ex. Jean de La Fontaine, Jean Racine.
-   romantique : domine pendant la première partie du 19e siècle. Cette poésie est imprégnée du culte de la rêverie, de la soif de spiritualité, d’imagination et du goût de l’étrangeté, et de l’expression du moi. Le lyrisme. Ex. Alphonse de Lamartine, Alfred de Musset, Victor Hugo, Charles Baudelaire.
-   symboliste : une poésie qui suggère la vie intérieure du poète, en retrouvant dans les images du monde des correspondances secrètes avec elle, qui font de ces images des symboles. Ex. Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine.
-   surréaliste : qui cherche à libérer la poésie de la logique, des préoccupations esthétiques et morales pour en faire l’expression des mouvements authentiques de la pensée, souvent cherché dans l’inconscient. Ex. André Breton, Paul Éluard.
-   L'Oulipo :  a été créé en 1960 par un groupe de logiciens, d'informaticiens et de poètes (dont Raymond Queneau) qui cherche à renouveler la littérature en créant de nouvelles contraintes pour produire des textes. C'est aux créateurs de les définir. Voir ateliers d'écriture expérimentale. 
                                               
Les éléments de la versification

La versification: la technique du vers régulier.
Un vers: une ligne de poésie. On dit le premier vers, le deuxième, etc.
-un vers de 12 pieds a normalement une césure (une pause, un point de séparation entre deux hémistiches d'une vers).
- deux hémistiches (n.m.) de longueur égale (6/6)
Une strophe: un ensemble de vers successifs présentant, souvent, une unité (par la syntaxe, les thèmes, les rimes, etc.)
-les strophes sont désignées par le nombre de vers qui les composent :
  • tercets
  • quatrains
  • quintils
  • sizains
  • septains
  • huitains
  • dizains

La métrique

Le nombre de syllabes dans chaque vers demeure constant dans la poésie française classique.
- Le rythme et la musique des vers sont caractérisés par le découpage du vers en  syllabes ou pieds.
-Pour décider du mètre, c'est-à-dire la longueur de chaque vers, on compte les syllabes.
-un pied = une syllabe
-en français il faut faire attention au (e) muet.
-principes généraux:
-le e muet ne se prononce pas en fin de vers (syllabe finale)
-le e muet reste muet lorsqu'il est suivi d'un son voyelle
-le e-muet devient sonore lorsqu'il est suivi d'un son consonne
-le e-muet reste muet lorsqu'il tombe à la césure.
Ex.Sous le pont Mirabeau / coul e la Seine.
Ex. C'est un trou de verdur e // où chant e une rivièr e
Accrochant follement aux herb es des haillons 
   
Les vers les plus fréquents sont:
  • un alexandrin: de 12 pieds,
  • un octosyllabe: de 8 pieds,
  • un décasyllabe: de 10 pieds,
  • un heptasyllabe: de 7 pieds (rare)
  • un hexasyllabe: de 6 pieds.
-  Quelquefois on remarque que même ayant tenu compte des (e) muets dans un vers, il manque une syllabe pour pouvoir garder le rythme constant. A ce moment-là il faut penser que le poète s'est servi de la diérèse ou de la synérèse.
a. la diérèse: la dissociation en 2 syllabes de ce qui est en langue ordinaire, une seule syllabe. Voir surtout –ion,  -ieu.
Ex. Chansons d'automne.
  Les / san /glots / longs /
Des / vi /o / lons /
De / l'au / tomne /
A force de rester // studieuse et pensive.
b. La synérèse: on fait une syllabe là où il y en a normalement deux .
Ex. extraordinaire [ex tra or di naire] peut devenir [ex tror di naire]. Les sons voyelles /a/ et /o/ sont unifiés.
NOTE: cette distinction peut être justifiée par l'étymologie latine: ex. le mot "bien" qui vient de bene compte habituellement pour une seule, tandis que le mot "lien", venant de ligamen compte habituellement deux syllabes. En poésie, le poète décide les règles de la prononciation selon le besoin (du mètre).
En poésie française classique, le vers comprend souvent une unité syntaxique. Parfois, la longueur de la phrase ou du syntagme ne coïncide pas avec la longueur du vers. 
L'enjambement et le rejet: 
-un vers comprend souvent une idée complète. Si cette idée se continue dans le vers suivant, il y a enjambement
-le rejet: le débordement d'un syntagme ou d'un hémistiche sur le suivant. 
-le contre-rejet.
Les sonorités
       1. La rime
La rime est le retour du même son à la fin de deux ou plusieurs vers. Pour l'oreille non pour l'œil.
La disposition des rimes peut varier dépendant du poème et de sa forme. Elles peuvent être:

  • Suivies ou plates (AABB);
  • Croisées( ABAB);
  • Embrassées (ABBA)
  • Libres: les vers sont de longueurs irrégulières et les rimes n'ont pas de régularité. La qualité de la rime dépend du nombre d'éléments phonétiques (sons).
  • Riche: récente – puissante.  au moins un son voyelle et deux sons consonnes
  • Pauvre: n'a qu'une voyelle identique: perdu, plus
  • Suffisante: un son voyelle et un son consonne: embaumé – aimé, horizon, gazon.

Le poème en vers libre: les vers sont de longueurs irrégulières et les rimes ne suivent pas une structure fixe. (Liberté d’expression)
2. La répétition à l'intérieur des vers: elle peut mettre en valeur certains termes et surtout créer des rapports entre eux.
a. L'allitération : la répétition d'un même son consonne; pour les symbolistes comme Verlaine, elle devient la répétition de sons consonnes voisins (t et d dentales).
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants (Baudelaire)
b. L'assonance: la répétition d'un même son voyelle: an
J'ai vu souvent ce rêve étrange et pénétr ant.
c. L'harmonie imitative: lorsque le son répété cherche à imiter un bruit naturel.
Ex . le son de la pluie
Il pleut tout simplement il pleut sans un pli sans une plaie. (Louis Aragon)
d. L'onomatopée: mot qui dit le son
Ex. Le tic-tac de la pendule.
"J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé" (Voltaire)

 


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