Auteur Sujet: Octave funeste de Valérie Hoinard  (Lu 8922 fois)

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Octave funeste de Valérie Hoinard
« le: jeu. 24/02/2022 à 17:50 »
Octave funeste de Valérie Hoinard
Nouvelle fantastique



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Quelques notes de musique me parviennent, lointaines. Elles résonnent dans mon crâne, comme un écho. La tête me tourne, mon estomac me brasse.
Je tente de ne pas laisser la bile remonter trop haut, alors que son acidité me brûle déjà la gorge.
Je déambule rapidement en titubant, pieds nus, au milieu d’une brume aussi épaisse que glaçante. Elle m’enveloppe de sa froideur cadavérique.
Où suis-je ?
J’ai des difficultés à respirer. Ma poitrine me fait mal. C’est comme si j’avais reçu un coup de poignard en plein cœur.
Que se passe-t-il ?
Je m’arrête, puis ferme les paupières.
Peut-être que je suis en plein cauchemar ? Oui, ce ne peut être que ça.
Je me concentre sur ma respiration et, petit à petit, mon corps se détend.
Une drôle de sensation parcourt mes bras en direction de la terre. Je la laisse traverser mes membres, ça me fera un poids en moins à transporter, quelle que soit ma destination.
Quand toute pression semble avoir quitté mes veines, je rouvre les yeux.
Rien n’a changé.
J’ai toujours la bouche pâteuse avec cette atroce migraine qui me broie les tempes.
Je me remets en marche.
Pas après pas, je déambule dans ce paysage que je ne peux distinguer.
Le brouillard.
Toujours ce brouillard épais, inquiétant.
Le sol change soudain. Je quitte la douceur de l’herbe pour la rugosité du goudron.
Ai-je atteint une route ?
Cette perspective me réjouit et un léger sourire s’affiche sur mes lèvres asséchées.
Depuis quand n’ai-je pas bu ?
Cependant, mon rictus s’efface quasi instantanément quand je me heurte à un mur. Je ne peux pas le voir, mais une forte odeur de putréfaction semble sortir de cet endroit.
Je change de direction, les mains devant moi. Mes doigts courent sur les briques jusqu’au moment où je sens une poignée métallique et froide.
Je me bats contre une brusque nausée, avant d’appuyer sur le mécanisme et de m’échapper.
 


Do
Chapitre 1


Une intense lumière m’aveugle. Je place mon bras à hauteur de mon front pour me protéger et plisse les yeux. Un projecteur est pointé sur moi, mais en un instant, il s’éteint.
Mon mal-être vient de disparaître avec lui. Finies les douleurs, terminés les maux de tête. Je me redresse. La brume s’est évaporée. Devant moi s’étend une immense prairie verdoyante. Je me sens déstabilisée.
La surprise de ce brusque changement passée, j’avance prudemment.
Le soleil couchant pare le ciel de couleurs douces et rosées. J’avance au milieu de cette nature majestueuse. Ni pensée, ni souvenir ne me traversent l’esprit.
Un sursaut se fait sentir dans ma cage thoracique. Je me raidis et me fige. Qui suis-je ? Quel est mon prénom ? D’où je viens ? L’angoisse me prend à la gorge. Je n’ai aucune réponse à mes interrogations.
La pénombre s’installe lentement sur la plaine, et avec elle, le décor idyllique change. Une odeur sucrée de barbe à papa me parvient aux narines. Étonnamment, elle ne me procure aucun plaisir.
Des notes de musique, semblables à un murmure, deviennent audibles, puis de plus en plus fortes. Tout se met à tourner. Un mélange de terreur et de stupeur s’empare de mon être.
Des rires d’enfants apparaissent. Ils semblent tournoyer tels des fantômes, au milieu d’un épais voile grisâtre qui danse autour de moi en une ronde infernale. Les voix valsent doucement dans les airs, avant d’accélérer leur balai effrayant. Je porte mes mains à ma tête. Je chancelle.
La brume se rapproche dangereusement pour m’envelopper de son manteau glacé.
De nouvelles nausées secouent mes entrailles. Je ferme les yeux pour oublier et tenter d’apaiser mon corps endolori qui se débat. En vain.
Je me sens comme Alice dans le terrier du lapin blanc. Je tombe inexorablement sans jamais toucher le fond.
Soudain, tout s’arrête. Je retrouve mon équilibre et mon estomac se calme. Je ne me sens plus comme sur un bateau chahuté en pleine tempête. Un sentiment réconfortant de soulagement m’envahit. Mes muscles se détendent.
Est-ce que ce cauchemar a pris fin ?
Pleine d’espoir, j’ouvre prudemment un œil, puis l’autre. Saisie par la stupeur, mes yeux s’écarquillent face à tant de couleurs et de majesté. En lieu et place de l’immense plaine verdoyante s’élève un impressionnant chapiteau.
Mon regard émerveillé observe les milliers de petites ampoules éparpillées en hauteur. Elles ajoutent un côté féérique à la toile rouge et blanc, vieillie et rayée. Mes yeux pétillants balayent ensuite la piste de terre battue sur laquelle je me trouve.
Elle est éclairée par de magnifiques lumières dorées.
— C’est toi la nouvelle funambule ?
Je sursaute et fais volte-face, surprise par une petite voix fluette et innocente. Personne. Je me retourne.
— C’est toi la nouvelle funambule ?
Mon cœur manque un battement.
Un enfant d’à peine six ans, aux cheveux blonds parfaitement disciplinés, me toise, le regard vide. Je bredouille quelques paroles incompréhensibles, avant que le garçonnet ne me pose la question pour la troisième fois.
Je reste silencieuse, toujours sous le choc, mais le scrute longuement.
Il porte un petit pull col roulé clair, des collants d’une couleur similaire, ainsi qu’un veston et un pantacourt noirs.
Voyant mon air ahuri, il ajoute en grimaçant :
— Maman m’a dit que je te trouverai grâce à tes bas rayés et ta robe blanche. Elle s’est trompée, elle est plutôt beige.
Surprise par les mots de cet étrange petit garçon, j’observe machinalement mes mains. De jolies mitaines en dentelle les recouvrent. Je baisse mon regard pour découvrir le reste de mon corps. 
Un corset en bustier me serre la taille et me comprime la poitrine. En dessous, je porte effectivement une jupe bouffante à volants couleur ivoire, ainsi que des collants à bandes horizontales, agrémentés de bottines victoriennes aux lacets blancs.
Un léger rictus gêné s’étire sur mes lèvres. Je ne m’étais jamais imaginée dans un pareil accoutrement, qui que je puisse être !
Est-ce que je viens d’ici ?
— Alors, tu viens ? Les autres veulent te rencontrer.
L’enfant aux vêtements datés des années 1800 m’appelle de l’autre bout du chapiteau.
Comment a-t-il fait pour arriver aussi vite là-bas ?
Je secoue énergiquement la tête et me frotte les yeux.
Lorsque je les rouvre, le petit garçon a disparu. Hébétée, je balaye du regard les lieux plongés dans le silence. Il semble s’être évaporé. Je pose une main sur ma bouche un instant, avant de l’appeler.
— Hey ! – j’avance vers les quelques gradins désespérément vides – où es-tu ?
 
Je me penche pour regarder sous un banc. Peut-être qu’il joue à cache-cache ? La stupeur me gagne peu à peu et mon rythme cardiaque s’accélère.
— C’est bon, tu m’as eu. Sors de ta cachette maintenant, ce n’est pas drôle !
— Qui êtes-vous ?
Je me redresse brutalement et me cogne l’arrière du crâne. Une grimace déforme les traits de mon visage. Je pose mes doigts sur la zone d’impact pour vérifier qu’aucun sang n’en sort, puis je me tourne vers la personne qui vient de me surprendre.
Un homme d’environ 1m80 se baisse à côté de moi pour ramasser un petit chapeau haut de forme, semblable à celui qu’il porte, pour me le tendre.
Je l’observe, incrédule.
Ses longs cheveux noirs lui tombent jusqu’aux épaules. Son costume de dompteur, rouge et noir aux boutons dorés, arbore de profondes griffures à hauteur du torse, ainsi qu’au niveau de l’abdomen. Pourtant, aucune trace de blessure ni de sang n’est visible sur son corps.
Mon manque de réaction l’agace, aussi m’incite-t-il, d’un geste ferme, à remettre le chapeau sur ma tête.
Je m’exécute prestement.
— Que faites-vous ici ? grogne-t-il de sa voix grave.
Je déglutis sans qu’aucun mot ne sorte de ma gorge serrée.
— Quel est votre nom ?
J’hésite quelques secondes avant de finalement répondre fébrilement.
— Je ne sais pas.
— Comment se fait-il que vous ne connaissiez pas votre identité ? C’est impossible d’oublier cela.
Il fronce ses sourcils charnus.
— Et vous, comment vous appelez-vous ?
Ma question le met visiblement mal à l’aise. Il passe une main sous son chapeau pour recoiffer ses cheveux.
— Vous ressemblez à une poupée avec votre peau blanche et lisse. Je vais vous nommer Dolly Doll.
J’ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais aucun son ne sort.
Cet étrange surnom semble m’avoir ôté toute capacité à m’exprimer. Je tente à nouveau de parler.
En vain. Je suis figée d’effroi.
Pour la première fois depuis le début de notre échange, un large sourire s’étire sur les lèvres de l’homme.
— Je te souhaite la bienvenue dans notre troupe, Dolly Doll.
Au même moment, le dompteur disparaît dans un nuage de fumée. 


Chapitre 2


Cette nouvelle disparition me laisse pantoise. Je suis en train de rêver, il ne peut y avoir que cette explication, la seule qui me semble rationnelle.
Dolly Doll. Mon nom de scène résonne dans mon esprit. C’est plutôt joli.
J’observe le chapiteau à nouveau plongé dans un silence mortuaire. Des accessoires de voltige sont entassés dans un coin à côté de la piste.
Un peu plus loin, à moitié dissimulée derrière un morceau de toile, se dresse une immense cage métallique, certainement celle des fauves.
Un petit rire d’enfant retentit. Mon regard se tourne vers les gradins. J’ai la drôle de sensation de ne plus être seule.
Pourtant, les lieux sont désespérément vides.
Une brise glacée frôle mon bras. Elle déclenche un frisson dans le haut de mon dos. L’angoisse me gagne. Il faut que je sorte d’ici.
Soudainement prise de panique, je me précipite vers la seule ouverture de la tente, à l’intérieur de laquelle l’atmosphère est à présent devenue irrespirable. J’ai l’impression de suffoquer. Je cours de plus en plus vite pour retrouver l’air libre, comme si ma vie en dépendait.
Mon trajet me paraît interminable. Je ne comprends pas. Plus je me rapproche de la sortie, plus celle-ci s’éloigne. J’accélère le pas. Mon cœur cogne contre les parois de ma poitrine. Il semble vouloir en sortir, mais il est prisonnier, tout comme moi.
Mes tempes se compriment. Une vive brûlure se fait sentir dans mon crâne. Je place mes mains de chaque côté de ma tête et m’immobilise. La douleur est de plus en plus vive. Je ferme les yeux. Un cri strident sort des profondeurs de ma gorge.
Tout se met à tourner autour de moi. Des nausées brassent à nouveau mon estomac. Non, pas ça, pas encore !
Je garde les paupières closes pour ne pas voir le paysage tourner et risquer de m’écrouler.
Tout à coup, tout se fige.
Je retrouve progressivement mon état normal. Mes muscles se décontractent.
Mon corps s’apaise. Je prends une longue inspiration et affronte ce nouveau décor. Une fois de plus, je suis émerveillée par la majesté des lieux.
Cependant, celle-ci m’effraie instantanément.
Je tourne sur moi-même. Le nombre de pulsations dans mes veines augmente de manière exponentielle.
Ma respiration est saccadée.
Des centaines, peut-être même des milliers de miroirs m’entourent. Je suis encerclée. Chacun d’eux reflète mon image apeurée.
Poussée par la curiosité, je m’approche lentement de l’un d’eux. Ma silhouette, tel un accordéon, s’amincit ou grossit au fil de mes pas peu assurés.
Mon visage aussi est victime de cette transformation étrange. Je ne sais même pas à quoi je ressemble physiquement, si ce ne sont mes vêtements fantaisistes.
Je n’ai pourtant qu’une seule question en tête : comment sortir d’ici ?
Une forme apparaît soudain derrière moi dans le miroir. Mon sang ne fait qu’un tour et je fais volte-face.
Personne.
 Je hausse les sourcils, puis me retourne pour retrouver ma position originelle. La silhouette fantomatique se tient toujours à quelques centimètres de moi.
Décontenancée, je lève le menton et scrute l’homme, à travers l’un des miroirs.
Il me domine de plus d’une tête, mais n’est pas très massif. Son teint blafard rappelle la peau d’un cadavre. Un grand chapeau noir, baissé jusqu’à l’arête de son nez fin, dissimule ses yeux. Ses lèvres plutôt charnues tirent vers le violacé alors qu’un liquide rougeâtre en sort. Son apparence effrayante me glace les os.
Une main quasi squelettique vient se poser sur mon épaule. Je bloque ma respiration.
Je sens bientôt sa paume puis ses doigts serrer le haut de mon bras. Je me fige de terreur. Il avance sa bouche près de mon oreille sans que je puisse distinguer la moindre de ses paroles.
Je ferme les paupières. Son autre main frôle une de mes hanches.
Ce contact malaisant me fait l’effet d’un électrochoc. D’un mouvement brutal, je me libère de cette emprise macabre.
Qu’est-ce que c’est que cet endroit ?
Je tente de m’enfuir, mais me heurte à une première glace, puis une deuxième.
À nouveau, la panique s’empare de mon être. Je dois trouver une issue !
Mes membres supérieurs cognent contre les murs déformants qui me donnent à présent le mal de mer. Je vacille un moment avant de perdre l’équilibre et de m’effondrer sur l’une des parois réfléchissantes.
À cet instant, la surface dure et lisse devient visqueuse et perméable. Mon corps s’enfonce progressivement à l’intérieur comme dans des sables mouvants.
Je n’ai pas le temps de réagir. Je traverse le miroir en une fraction de seconde.
 

Mi
Chapitre 3


Je chute. Les secondes, puis les minutes s’écoulent inexorablement alors que je continue de tomber vers une destination inconnue. Mon corps se meut comme pour ne pas rester immobile. J’ai l’impression de flotter, d’être en apesanteur.
Ma crainte s’est évaporée. Ma frayeur a fait place à un sentiment de bien-être et de plénitude. Aucune nausée ne vient briser ce moment d’apaisement.
Mon esprit s’évade. Je ne pense à rien, même pas à l’endroit où je vais bientôt atterrir, ou même si je vais m’en sortir.
Je ferme les yeux. Je crois que je suis en train de m’endormir.
Ma chute cesse brutalement. De puissantes notes florales embaument les lieux où je suis assise. Je sens quelque chose de dur sous mes fesses. Je place mes mains sur la surface lisse. C’est du bois.
J’ouvre subitement les paupières, poussée par la curiosité.
La vision d’un nouveau miroir face à moi provoque un sursaut dans ma poitrine. Pourtant je m’apaise presque aussitôt. Ce décor me paraît bien plus hospitalier que les autres.
Sur la tablette se trouvent un poudrier, du maquillage et divers accessoires de scènes tels que des boas à plumes, un corset et une paire de gants en dentelles.
Je me retourne pour observer un peu plus les alentours. Je suis à l’intérieur d’une roulotte très mal rangée, pleine de costumes et de chapeaux multicolores aux formes toutes plus farfelues les unes que les autres.
Soudain, je me raidis.
Des pas résonnent à l’extérieur en même temps que les voix de plusieurs individus masculins et féminins. Mon regard balaye les lieux à la recherche d’une cachette, mais il n’y a en a aucune. Je suis prise de panique. Ils sont sur le point d’entrer… Je ferme les yeux et me crispe.
— Mais que fais-tu ici ? Ça fait une éternité qu’on t’attend !
Je rouvre brusquement les paupières, stupéfaite par ce qu’il se passe.
Mes yeux semblent sortir de leurs orbites. Je suis bouche bée, incapable de prononcer le moindre mot.
— Laissez-moi passer, je vous prie !
L’homme joue des coudes pour se frayer un chemin parmi la dizaine de personnes amassées devant la sortie, tels des chiens de garde. Ils me barrent le passage, je ne peux rien tenter.
Le dompteur que j’ai rencontré sous le chapiteau émerge de la petite foule costumée.
Les individus qui ressemblent à des femmes ont revêtu des vêtements qui me rappellent le french cancan et des perruques toutes plus impressionnantes les unes que les autres.
Un détail m’interpelle : nous portons tous les mêmes gants en dentelle.
— Enfin ! Tu es là ! Tu te rends compte que ça fait deux jours qu’on te cherche partout ?
Je manque de m’écrouler sous le choc. Il se précipite vers moi pour me retenir et m’empêcher de tomber. Deux jours ? Non, il doit se tromper, nous avons eu notre conversation tous les deux depuis seulement quelques minutes !
Des étoiles apparaissent devant mes yeux. Mes jambes ne me portent plus. L’homme au chapeau haut de forme me retient à bout de bras, alors que je m’écroule.
La dizaine de regards se braquent sur moi, stupéfaits.
Les murmures des quelques spectateurs de mon état résonnent dans ma tête, tels des échos lointains. Peu à peu, ils deviennent de plus en plus clairs. Mon corps retrouve progressivement toute sa substance.
Lorsque je suis de retour et prête à continuer mon chemin, le dompteur m’aide à me remettre sur pieds.
— Tu sembles étrange ce soir, Dolly Doll. Regarde-toi, tu es toute pâle !
Il saisit un miroir à main et le place devant moi. J’observe mon reflet et me fige de stupeur.
Je touche alors mon visage du bout de mes doigts, comme si celui-ci ne m’appartenait pas.
Ma peau est aussi blême qu’un cadavre et aussi froide que la porcelaine. Mes cheveux bruns ont été bouclés, ainsi qu’attachés en une coiffure sophistiquée qui ressemble à celle des poupées.
En un battement de cils, je me retrouve lourdement maquillée. Mes yeux cernés d’un noir aussi profond que le charbon accentuent la blancheur de mon visage. Mes pommettes saillantes sont couvertes d’un rose bonbon poudreux qui me donne d’autant plus l’air de sortir d’un coffre à jouets. Mes lèvres ont pris la couleur du sang et mon petit chapeau a changé.
Je me pince la main pour être certaine de ne pas être endormie.
Ce qui vient d’arriver n’est pas possible !
J’en suis parfaitement consciente, mais je n’ai aucune explication rationnelle à donner.
— Il est l’heure, m’annonce le dompteur solennellement en m’ouvrant la porte de la roulotte, dans une attitude de véritable gentleman.
Les danseurs et danseuses de french cancan se sont évaporés.
Je ne comprends rien. Où sont-ils passés ?
J’entends des voix en provenance de dehors. Ce sont certainement eux.
Incrédule, j’observe le dompteur pendant de longues secondes. Son attitude droite et son élégance m’impressionnent.
Il fait alors une sorte de révérence en positionnant son bras au niveau de son ventre et en s’inclinant majestueusement.
J’écarquille les yeux, mais me décide finalement à le suivre et rejoindre les autres à l’extérieur. 
"J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé" (Voltaire)

 


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