Fanny de l'ombre à la lumière de Maude Perrier
Tome 2 : Butterfly
Chapitre premier
Je ne suis plus cette Bleuette dont se moquait Mireille. Je suis devenue un clone de Sandra, une sorte de reine de la débrouille et de la mendicité. Tous les jours, je récolte entre quatre et sept euros, ce qui n’est pas suffisant pour me nourrir correctement, m’acheter des cigarettes et quelques bières. Alors, je fais des choix. La boisson plutôt que le sandwich et les clopes quand je le peux, sinon ce sont des mégots à moitié entamés que je ramasse par terre.
Voilà, la rue m’a eue comme elle a eu tous les autres. Fanny Élancourt est bien devenue une SDF, trois lettres qui résument parfaitement mon existence, faite de solitude, de survie, d’insécurité permanente et de honte. Si je n’ai pas complètement renoncé à m’en sortir, je ne vois rien qui permettrait à la lumière de percer l’ombre de ce long tunnel.
L’espace de quelques heures, j’ai pensé que ce Clément pouvait m’aider. J’avais tellement besoin d’espoir ! Seulement, je me suis raisonnée. Ce qu’il m’offrait n’était que de la poudre aux yeux. Si je l’avais écouté, aujourd’hui, je serais dans son lit ou dans celui d’un homme qu’il aurait choisi pour moi. Certaines filles acceptent ce marché. Elles échangent leur corps contre un toit ou une protection ; je m’y refuse. Et puis, je n’en ai pas besoin. Je me débrouille très bien toute seule. J’ai la halte femmes et Chez Momo, les parkings souterrains et les bains- douches. Ma vie est merdique, mais je m’en tire.
Il y a quand même des moments où le moral flanche, où je bois un peu plus que de raison et deviens très vulnérable. Quand ça arrive, j’admets qu’avoir quelqu’un sur qui compter serait utile. Cela aurait sans doute évité que pendant mon sommeil éthylique, quelqu’un me fasse les poches. Il m’a volé mon bonnet, mon écharpe, la paire de chaussettes de ski rangée dans mes baskets, et mon téléphone. C’est idiot, mais ce portable représentait mon dernier lien avec ma vie d’avant et surtout, avec ma mère. Maintenant, il est rompu. En y songeant, mes yeux me piquent. Je me suis endurcie oui, sauf pour ce qui la concerne. Elle me manque tellement ! Quand je lui ai raconté, Momo m’a tout de suite proposé de l’appeler depuis la brasserie ; j’en mourrais d’envie et cependant, je n’ai pas pu. Une fois encore, je me suis dégonflée.
Momo et moi sommes devenus amis. Quelquefois, il me fait venir travailler à l’heure de déjeuner et me donne un petit billet. Cette rentrée d’argent supplémentaire est tellement appréciable que je serre les dents lorsque je sens une main frôler mes fesses ou mes jambes. Je ne veux pas que Momo ait des ennuis. Il est déjà bien sympa de me dépanner comme il le fait ! Du coup, quand ça se produit, je prends sur moi et ferme ma gueule. De toute manière, j’ai bien compris que rien n’est jamais gratuit. Pour chaque main tendue, il y a un prix à payer, comme avec ce type qui me proposait cinq euros contre une pipe, ou Maxime, ou Clément.
Cinq mois après mon expulsion, j’en suis donc là. Et le pire reste à venir avec l’hiver, les fêtes de fin d’année et tout le tralala. D’ordinaire, la période m’enchante, à présent, elle m’angoisse. Tous ces gens heureux, ces lumières, ces musiques, ces victuailles ! Je voudrais déjà être à la nouvelle année. Le premier janvier est toujours porteur d’espoir, non ?
***
Noël approche. À la halte, le ton est donné avec le sapin érigé dans l’entrée. Je passe tous
les matins à côté, sans lui accorder d’attention. Je me sers simplement un café puis scrute la bibliothèque, en quête de nouvelles lectures.
— Ce sera quoi, aujourd’hui ? me demande Émilie toujours présente, chaleureuse et amicale. — Danielle Steel.
— Tu ne les as pas déjà lus ?
— Si, tous.
— Ah... il y a quelques magazines à disposition, si cela t’intéresse.
— Merci, non.
Je n’ai franchement pas envie de feuilleter des revues où sont vantées les dernières tendances
maquillage, les coiffures glamour ou les tenues à porter impérativement pour les fêtes. Au lieu de me faire rêver, elles me blessent, alors, je préfère m’abstenir de poser ne serait-ce qu’un regard sur leur belle couverture.
— J’ai quelques romans de cette autrice à la maison, il faudra que je vérifie.
— Oh ça serait super ! J’aime beaucoup ce qu’elle écrit. Avec ses héroïnes, je m’évade totalement.
— C’est un moyen comme un autre en effet.
Émilie me fait un clin d’œil que je relève à peine. Chacune de nous fuit la réalité comme elle le peut. Moi, c’est dans la lecture en journée et dans l’alcool le soir. D’autres, c’est dans la drogue.
— Je vérifierai.
— Merci, Émilie.
Elle me fait un geste de la main, comme pour me dire que ma gratitude est inutile. Je lui
adresse un petit sourire avant de prendre un de mes romans préférés et de m’enfermer dans une bulle d’où je ne ressors plus qu’à la fermeture de la halte.
C’est le moment pour moi de faire la manche. De toute manière, il est trop tôt pour que j’aille me réfugier dans le parking. À cette heure, les gens viennent récupérer leur voiture et j’ai
toujours la trouille de tomber sur un connard. Alors, je marche dans les rues, la main tendue, un sourire de façade sur les lèvres.
— Bonsoir, monsieur, vous n’auriez pas un petit peu de monnaie ? Celui-ci ne me regarde même pas et trace sa route.
— Bonsoir, madame, vous n’auriez pas une pièce ou deux ?
— Non, désolée.
— Bonsoir monsieur...
Après un moment que je juge bien trop long, je m’arrête et fais les comptes : sept euros et quarante-deux cents. Je me demande qui a bien pu me donner ces deux cents... sans doute quelqu’un qui a vidé ses poches. Peu importe, cela me permettra de manger un kebab ou un hamburger. Pas de quoi saliver, mais cette nourriture a l’avantage d’être bon marché. De toute manière, depuis que Sandra est partie, je ne me prends plus la tête à faire des courses. À quoi bon ?
Sandra. Comme tous les soirs au moment de me coucher, je songe à elle et à Lucky. Comment vont-elles ? Est-ce que la cohabitation avec ses parents se passe bien ? Est-ce qu’elles sont enfin heureuses ? Le tapis de sol déplié, je retire mes chaussures, noue les lacets entre eux et les attache à l’une des sangles de mon sac. Je garde mon pantalon et mon tee-shirt, mais enlève mes chaussettes et entre dans mon duvet, la licorne en peluche qu’elle m’avait offerte bien calée entre mes bras. Est-ce qu’au moins, elles se souviennent de moi ?
Chapitre deux
Les guirlandes clignotent un peu partout autour de moi : dans les arbres qui jalonnent les rues, dans les sapins derrière les rideaux des fenêtres, dans les magasins. Tout scintille, tout brille, pendant que moi, j’ai le cœur éteint. Du coup, je me réfugie dans le seul endroit où je n’ai pas l’impression que c’est Noël : le métro. Sinistre et déprimant, fréquenté par des gens pressés qui font toujours la gueule, il est égal à lui-même. Ici, le temps n’a pas d’emprise. À la manière discrète de Mireille, je m’approche des passagers sur le quai et mendie quelques euros. Certains donnent, d’autres font semblant de ne pas m’entendre – ou me comprendre. Et puis il y a ceux qui se fâchent et me reprochent de ne pas faire l’effort de chercher un travail. À votre âge ! me disent-ils. Vous devriez vous bouger un peu plus ! Eux me mettent en colère. Que peuvent-ils bien en savoir ? Sont-ils avec moi lorsque je me rends à l’accueil social et consulte les offres d’emploi ? Me voient-ils postuler en ligne ? Me soutiennent-ils quand les réponses sont négatives ? Non ! Pourquoi se permettent-ils donc de me juger ? C’est vrai après tout ! Contrairement à ce qu’ils s’imaginent, je me démène pour trouver du boulot. Seulement je n'essuie que des refus. Pourquoi ? Aucune idée. Même Diane, mon assistante sociale, n’arrive pas à l’expliquer. Elle pensait que j’étais facilement employable, il s’avère finalement que ce n'est pas le cas. Maintenant, je le vois bien, elle ne sait plus trop quoi faire de moi. Alors, à chaque nouvel entretien, nous faisons le point, entamons des procédures vouées à l’échec, remplissons d’autres formulaires destinés au panier. Diane fait son boulot, moi, je ne me fais plus d’illusion. À la rue je suis, à la rue je resterai.
Comme tous les matins, Momo m’apporte mon café et mon croissant, mais aujourd’hui, il ne sourit pas.
— Un problème ? lui demandé-je alors qu’il prend un siège et s’installe en face de moi. Il hoche imperceptiblement la tête et fuit mon regard. Bizarre.
— Fanny...
— Oui ?
— Bon... c’est un peu délicat...
— Ah ? Vas-y, je t’écoute.
Rarement, je l’ai vu aussi mal à l’aise, gêné... et zut, je viens de comprendre. Merde, fallait
que ça arrive maintenant, à la plus mauvaise saison.
— Tu ne veux plus que je mette les pieds dans ton tabac, c’est ça ?
— Non, proteste-t-il aussitôt. T’offrir un café et un croissant ne me dérange pas, tu le sais très bien.
— Alors c’est quoi ? Tu n’as plus de boulot à me donner ? Ce n’est pas grave, je comprends Momo. Il est évident qu’en réalité, tu n’as jamais vraiment eu besoin de moi. Tu as fait ça pour m’aider, j’en ai bien conscience et t’en remercie. Rassure-toi, je m’en sortirai quand même. Et puis, je devrais bientôt avoir mon RSA, ça changera tout.
Il secoue la tête avec une certaine véhémence.
— Le problème n’est pas là. Si je peux faire quelque chose pour toi, c’est toujours avec plaisir. Seulement...
Il soupire d’embarras.
— Toi et moi, nous sommes amis, pas vrai ?
Déroutée par son attitude, je me contente d’opiner.
— Au début, tu étais... comment dire... tu étais propre, clean, impeccable. Je n’avais rien à
te reprocher. Je trouve que maintenant, tu te laisses aller et ce n’est pas bon.
Quoi ?
— Je me laisse aller ? répété-je, incrédule.
— Tu fais sale. Comme tu es là ? Je ne pourrais plus te donner du travail. Même te permettre de passer le matin n’est plus possible...
Cette remarque me fait l’effet d’une gifle monumentale. Mais alors que j’ouvre la bouche pour lui répondre, il me devance par une question incongrue :
— Quand est-ce que tu t’es lavée pour la dernière fois ?
— Hey, ça, se sont mes affaires !
— Ce sont les miennes quand tu viens chez moi !
Nouvelle grimace, nouvel air embarrassé. Clairement, la discussion qu’il a initiée n’est pas
de celles qui lui font plaisir.
— Je ne peux pas tout nettoyer après ton passage... je veux dire... les gens sales ont un tas
de microbes sur eux, des vers, des poux...
Mes yeux s’arrondissent.
— Tu plaisantes Momo, n’est-ce pas ?
— Si tu souhaites continuer à prendre un café ici, tu dois être propre tous les jours, Fanny,
comme avant, et pas une fois par semaine.
Je n’en reviens pas ! Non, mais franchement ! Il lui arrive quoi ce matin pour être aussi
odieux ?
— Tu n’as pas honte de me donner un petit-déjeuner et ensuite, me balancer de pareilles horreurs à la figure ?
— Et toi ? Cela ne te dérange pas de venir chez moi avec cette apparence crasseuse ? — Merde, tu déconnes !
— Non, Fanny. Je suis sérieux. J’ai un commerce à faire tourner.
Là, je ris jaune.
— Tu redoutes quoi ? Que mes morpions sautent dans les tasses à café ? Que mes poux nagent dans les bières ?
— Arrête, tu n’es pas drôle !
— Toi non plus, figure-toi !
— Écoute, je comprends que c’est vexant...
— C’est humiliant ! m’emporté-je en repoussant la soucoupe qui contenait le croissant. Tant
que tu y es, tu peux dire que je pue !
— Je ne veux pas te blesser, j’essaie de te rendre service.
— Tu parles ! Franchement, Momo, t’es dégueulasse là ! Qu’est-ce que je t’ai fait ce matin ? Il a une expression navrée, presque malheureuse, mais tout de suite, je m’en moque. Il vient
de me heurter horriblement. Et oui, de m’humilier.
— OK, puisque c’est comme ça, je me tire !
Le rouge aux joues, j’attrape mon sac à dos et m’élance vers la sortie. Momo ne me court
pas après. Il ne cherche pas à me retenir. Seulement, quand je me retourne, il est debout derrière la vitre : il n’en mène pas large.
Je suis dans un état bien pire. Oui, je lui en veux de ses propos dégradants et cependant, je me doute bien qu’il ne les a pas tenus dans le but de me faire du mal. J’admets aussi qu’il a raison : ces derniers temps, les bains-douches ne m’ont pas beaucoup vue. Trop fatigant de m’y rendre maintenant que je me traîne avec un sac de randonneur qui pèse une tonne, trop chiant de devoir le vider pour sortir ce dont j’ai besoin et ensuite tout ranger ; décourageant de croiser ma tête dans le miroir.
Cela est un signe qui ne trompe pas : sur tous les fronts, j’ai renoncé.
Des larmes de rage plein les yeux, je file à la halte. Quand elle ouvre, la première chose que je fais est de réclamer une douche qui m’est accordée sans discuter. Sous l’eau tiède, je ne me lave pas, je me frotte durement le corps pour effacer les propos de Momo. Des vers. Des poux. Ils claquent à mes oreilles, transforment ma colère en fureur. Pourtant, ce n’est pas à lui que j’en veux, c’est à moi. Il est possible en effet que je sois dégueulasse au point d’en avoir sur mes fringues et sur moi.
Lorsque je ressors de la cabine, la peau brûlante, je croise Émilie. Elle ne dit pas un mot, mais son petit signe de tête ne trompe pas : elle approuve. Sans doute regrettait-elle mon relâchement elle aussi. Pourtant, jamais elle ne m’en a parlé. Je viens ici tous les jours, je lui adresse régulièrement la parole et cependant pas une fois elle n’a évoqué mon manque d’hygiène. Souci de discrétion ou fatalisme ? Après tout, contrairement à Momo, elle est habituée. Nombre de femmes qui se rendent à la halte ne respirent pas la rose. Certaines font comme moi et prennent une douche, d’autres non, et personne ne les y oblige.
— Fanny ?
Émilie qui se tient à côté de moi, un calepin à la main.
— Nous organisons un repas pour Noël, voudras-tu être des nôtres ?
— Ah bon ?
— Oui. Traditionnellement, avec la participation de bénévoles de plusieurs associations,
nous faisons un dîner pour le réveillon.
— C’est une jolie initiative.
— Tu aimerais venir ?
— Merci de penser à moi, Émilie. Seulement, je ne suis pas d’humeur à être entourée de
SDF et faire la fête. C’est trop pour moi.
Elle est ouvertement désappointée, pour autant, elle n’insiste pas. Elle se dirige vers une
autre femme et lui pose la même question.
Ce soir, c’est le réveillon. Les rues sont quasiment désertes, en revanche les appartements sont allumés, les restaurants sont remplis. Le manque se fait sentir avec une acuité décuplée. Les souvenirs remontent, cruels, douloureux. Maman et papa bien sûr. Et puis Jordan. Et Joël... Joël... l’an dernier, à cette époque, nous nous promettions mille et une choses. Nous étions dans les bras l’un de l’autre, nous buvions du champagne, mangions des escargots et du foie gras. Nous étions heureux, amoureux comme jamais. Du moins, je l’étais. Lui, il avait déjà tourné la page et couchait avec Cyrille. Fanny, ressasser n’est pas la façon idéale de passer les heures à venir. En effet. Pour l’éviter, j’entre chez un épicier et achète quelques bières ainsi qu’une petite flasque de vodka. Avant je l’aimais en cocktails, ce soir, je la boirai pure. Je réveillonnerai à ma manière, au - 4 de ce parking souterrain que je sais calme et tranquille.
Le contrecoup est violent. La tête dans un étau, l’estomac barbouillé, je m’extrais difficilement de mon sac de couchage. Aux premiers mouvements pour m’asseoir, la bile remonte dans ma gorge. J’ai tout juste le temps de m’écarter pour vomir.
— Joyeux Noël, Fanny, ricané-je.
Méthodiquement, j’accomplis mon rituel du matin : d’abord replier mon duvet puis le rouler, ranger également mon tapis de sol, accrocher l’un et l’autre au sac à dos ; chercher - trouver, mes cigarettes et mon briquet. Ensuite, enfiler mes chaussettes et mes baskets, me couvrir de plusieurs épaisseurs de tee-shirt et de pulls, mettre mon coupe-vent, hisser mon maudit sac sur mes épaules, courber l'échine et la tête, enfin, sortir.
C’est ça, Joyeux Noël !
Il pleuvote.
Pas une seconde je n’envisage de me rendre chez Momo. Je tente ma chance à la halte, ne sachant pas trop si elle sera ouverte ou non. Elle l’est. Oui, même aujourd’hui, les bénévoles nous reçoivent ; ils ont toute ma sympathie et mon admiration.
Quelques Joyeux Noël fusent à droite à gauche, mais ils manquent de sincérité ; personne ici n’a véritablement le cœur à la fête. Noël, c’est la famille, les parents, les maris, les enfants... ces femmes en ont quelque part, mais les accidents de la vie ont fait que les liens se sont brisés. Si j’ai mal pour moi, je souffre aussi pour elles, en particulier pour celles qui ont des enfants qu’elles ne peuvent pas voir. Existe-t-il quelque chose de plus inhumain ?
Dans mon malheur finalement, je réalise qu’il y a pire.
Après Noël, fatalement, c’est le jour de l’An qui pointe le bout de son nez. Un autre événement à fuir... Émilie, qui ne désarme jamais, revient à la charge et m’annonce qu’un diner est organisé pour le passage à la nouvelle année.
— Tu veux venir ?
Mon premier réflexe est de lui dire non. Toutefois, au dernier moment, les mots restent au bord de mes lèvres, sans les franchir. Et si au lieu de m’enterrer dans ce parking avec pour seule compagnie de la bière et de la vodka, je relevais la tête ? Et si j’envoyais un signe au destin ? Et si c’était l’occasion d’entamer la nouvelle année sous de bien meilleurs auspices ? Et si j’acceptais et que cela donnait le signal que Fanny Élancourt n’est pas entièrement perdue ? C’est con, mais ce sont les idées qui me traversent l’esprit à la vitesse grand V tandis qu’elle attend ma réponse.
— Allez, dis-je, pourquoi pas ?
Elle sourit, comme jamais, je crois, je ne l’ai vue sourire.