Auteur Sujet: Un nouveau départ T3 : Les racines du passé de Christelle Morize  (Lu 64 fois)

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Un nouveau départ T3 : Les racines du passé de Christelle Morize



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Site auteure : Christelle Morize

Résumé :
 

Alors que Jane trouve enfin un semblant de stabilité auprès de Luke, une ombre menaçante plane sur elle. Brett, animé par des intentions machiavéliques, poursuit son plan implacable pour l’anéantir.
Inconsciente de ce qui se trame derrière son dos, Jane, déterminée à construire l’avenir professionnel dont elle rêve, met tout en œuvre pour atteindre ses objectifs.
Toujours furieuse contre sa mère, Charlie commence à se poser des questions et souffre malgré tout du fossé qui se creuse entre Jane et elle.
Cependant, un allié mystérieux veille dans l’ombre pour contrer les desseins de Brett.


Un nouveau départ Tome 3


À toi, ma petite maman, qui as toujours été ma source de lumière, même dans les jours les plus sombres. Je te dédie ce roman en hommage à l’amour incommensurable que tu m’as donné.
C’est si peu…

Tu étais mon roc, ma meilleure amie, ma confidente.
Tu m’as transmis ta passion pour la littérature, partagé tant de souvenirs sur ton passé et ceux de tes ancêtres.
Le 9 décembre 2024, tu es partie dans un monde meilleur, et je ne sais toujours pas comment je vais faire pour continuer sans toi.
Tes magnifiques yeux bleus me manquent, ton sourire solaire et tes petites blagues me manquent.
Malgré mon chagrin, je suis heureuse d’avoir pu prononcer les trois mots les plus importants avant ton grand départ pour les étoiles : Je t’aime, ma petite maman !



"Dans chaque famille, il y a des fissures, mais aussi une lumière qui y pénètre."
Leonard Cohen
 (Inspiré d’Anthem)

                                                   

Premier Chapitre

     Jane ne se souvenait pas s’être autant souciée de son apparence. Depuis son retour à Bozeman, elle reprenait goût au maquillage. Un rituel quotidien qui devenait peu à peu naturel. Cela lui procurait énormément de plaisir de se faire belle, d’abord pour elle, parce que la jeune femme s’était trop longtemps négligée, mais aussi pour Luke. Même si ce dernier l’avait dévisagée la veille avec des yeux rougis par les larmes, le mascara coulant sur les joues, elle ne le rebutait pas. Un constat que Jane s’était fait le matin en remarquant son reflet dans le miroir. Malgré la mine épouvantable qu’elle affichait, Luke l’avait désirée et ils avaient fait l’amour comme si c’était leur première fois.
Après un déjeuner mouvementé à la boulangerie de Joanna, puisque les clients se ruaient littéralement autour du comptoir et se précipitaient dès qu’une table se libérait, tous les deux s’étaient baladés sur Main Street. A dix jours de Noël, l’effervescence semblait à son comble. Beaucoup moins stressante et agitée qu’à Los Angeles, la course aux cadeaux animait la ville et ses habitants de cette douce euphorie des fêtes de fin d’année. La bonne humeur demeurait présente sur chaque visage et ce, malgré le froid et la neige. 
L’année passée, Jane s’était rendue dans pas moins de quatre boutiques pour trouver le cadeau idéal censé plaire à Charlie. A déambuler dans les rayons bondés, patienter des heures dans une file d’attente interminable parmi des clients ronchons et quitter le magasin en s’infiltrant tant bien que mal dans une grappe de personnes pressées. En comparaison, Bozeman ressemblait au village du père Noël.
Durant leur promenade improvisée, alors que des regards curieux se retournaient sur eux, Jane avait relaté à Luke sa conversation qu’elle avait eue avec monsieur Benson. Si l’énigmatique JHB avait été découvert, la jeune femme craignait que la relation entre sa mère et le galeriste n’ait brisé le couple de ce dernier. Bien qu’elle n’appréciait guère Veronica, Jane se sentait indirectement responsable. Elle se demandait si la jolie blonde avait gardé le contact avec sa mère et se promit de poser la question à Édouard Benson.
Tout deux s’étaient séparés devant leur voiture respective, non sans un long et savoureux baiser. Luke devait récupérer sa Jeep au garage et aider Taylor à installer les décorations extérieures de sa maison. De son côté, Jane choisit de rester chez elle le reste de l’après-midi pour faire un peu de rangement dans la chambre de Charlie. Elle décida ensuite de descendre les toiles de sa mère dans son bureau, les enveloppant toutes dans un chiffon propre pour les protéger. Puis elle sortit dans le jardin avec Dixie et son chiot. Dans une ultime tentative pour retrouver son portable, la jeune femme avait fouillé la neige aux pieds de quelques arbres, sans grand succès. Il ne lui restait plus qu’à attendre le printemps pour espérer le retrouver. Non pas qu’elle y tenait tout particulièrement.
Jane regrettait cependant de ne pas avoir pris la peine de sauvegarder quelques photos de Charlie et elle, quand toutes deux étaient allées au Disneyland de Los Angeles. Elles étaient rentrées de cette merveilleuse journée des étoiles plein les yeux. Une carte SD pouvait-elle survivre au rude hiver du Montana ? Se demandait la jeune femme. Elle serait fixée à la fonte des neiges.
Après une douche bien méritée, Jane chercha longuement une tenue pour aller dîner chez Luke. Elle jeta son dévolu sur une élégante robe pull bleu glacier à col roulé et à la base asymétrique avec deux plis de dentelle. Simple et raffinée. Comme elle se rendait dans la maison voisine, elle ne mit pas les bas noirs ajourés qu’elle avait préparés et opta plutôt pour des bottes hautes. Le résultat lui parut harmonieux.
Satisfaite du résultat, la jeune femme pénétra dans son bureau où elle avait posé la maison en pain d’épices, à l’abri des canines gourmandes. Elle se rappela combien Nicole, ainsi que la petite Lily, appréciait les gâteaux. Son chef d’œuvre sucré trouverait sans nul doute de fins gourmets pour la dévorer. Quand bien même elle ne se culpabilisait jamais de dévorer autant de pâtisseries, Jane n’en viendrait pas à bout toute seule.
Elle s’octroya quelques minutes pour ouvrir son ordinateur portable, enregistrer l’adresse mail de Meredith Wingreen dans ses contacts privés et lui envoyer des excuses pour avoir oublier leur rendez-vous. Sans trop s’attarder sur les détails et, sachant pertinemment que l’auteure à succès connaissait désormais les raisons de son absence, elle lui expliqua brièvement sa décision de retourner vivre dans sa ville natale.
Jane était sur le point de partir quand son téléphone sonna dans la poche de son manteau. Elle espérait vivement que Charlie prenait enfin le temps de l’appeler. Quelque peu déçue en apercevant le nom sur l’écran, même si elle appréciait toujours parler avec sa sœur de cœur, la jeune femme se demandait quand sa fille cesserait de la bouder.
– « Je ne te dérange pas ? S’enquit d’emblée Betty, je viens seulement de me rappeler que tu dînais chez Luke ce soir. » 
– Je m’apprêtais à partir, sourit Jane avant d’adopter un air soucieux. Il y a un problème ? 
– « Oh non, tout va très bien, ne t’inquiète pas ! D’ailleurs, ce serait plutôt à moi de poser la question. »
– Comment ça ?
– « Tess Hordan a appelé Susan tout à l’heure. Son mari et elle viennent tous les ans à la réception de Noël qu’on organise à l’auberge. Elle lui a parlé de ton altercation d’hier avec ce salopard de Keith Parker au Montana Grill. »
Jane ne doutait pas une seule minute que l’épouse de l’ancien shérif avait raconté la soirée dans les moindres détails, y compris sa sortie en trombe du restaurant.
– « D’après Tess, Luke était furieux, reprit Betty, confirmant ainsi les pensées de Jane. Si Cameron Pearce ne s’était pas interposé, il aurait frappé ce gros nul de Keith. Ça lui aurait remis les idées en place. Il a même rembarré Veronica qui essayait de se la jouer avec sa bouche en cœur. »
– Vraiment ?
– « Absolument ! Luke a menacé Keith de l’escorter personnellement à la sortie du comté s’il t’approchait encore. Nan mais, sérieux ! Pourquoi cet abruti a remis sur le tapis la soirée du bal de promo ? Ce mec n’a rien d’autre à faire que de remuer les plaies du passé. » 
Voilà donc la raison de son appel. Betty s’inquiétait pour elle. La jeune femme lui en fut intérieurement reconnaissante.
– Ça m’a un peu secouée au début, mais je vais bien, la rassura Jane d’une voix sereine.
– « C’est ce qu’essayait de m’expliquer Susan puisque vous avez parlé toutes les deux au téléphone ce matin et qu’elle t’avait trouvée particulièrement joyeuse. Je suppose que tu n’as pas abordé le sujet avec elle pour éviter de l’angoisser. » 
– Honnêtement, j’étais tellement heureuse d’avoir pu mettre un nom sur les initiales du tableau que j’étais pressée de partager cette belle découverte avec elle.
– « Je me disais aussi qu’il y avait quelque chose dans ce genre là, comprit Betty, seulement, je voulais juste savoir si ce sale type ne t’avait pas gâché ta soirée d’hier. Te connaissant fort bien, tu n’es pas de nature violente et pourtant, j’ai cru comprendre que cet imbécile s’est ramassé une paire de baffes. Il ne les aura pas volées. En revanche, ça montre à quel point tu devais être furieuse. »
– J’ai vu tout rouge quand il a mentionné le fait que je m’étais fait sauter par ses potes dans les buissons, – ce sont ses termes. Je te mentirai en te disant que ses paroles ne m’ont pas chamboulée, confia Jane, en fait, pour être honnête, ça m’a catapultée vingt ans en arrière avec toute la souffrance de cette soirée, raison pour laquelle j’ai fui le restaurant.
– « Je le savais, pesta d’emblée Betty, visiblement furibonde. Quand Tess a parlé du bal de promo, j’ai tout de suite su que tu penserais irrémédiablement à Helen. (Elle soupira bruyamment.) Je vais lui arracher les yeux, à cet abruti et peut-être même son cœur, s’il en a un. Quant à cette garce de Veronica, je lui couperai sa langue de vipère. Ah ! Pour colporter des ragots, ça fonctionne bien, mais pour rétablir la vérité, madame perd soudainement la parole. A moins que c’était volontaire de sa part. Je ne serai pas surprise. Peu importe, je vais la déglinguer quand même. »
– Ne te donne pas cette peine, déclara Jane, qui pouvait ressentir la colère dans le ton qu’utilisait sa sœur de cœur. Le passé m’a un peu secouée, je ne le nie pas. Cependant, j’ai eu la chance d’avoir une épaule attentive. Luke s’avère être un très bon confident. Je ne crois pas avoir autant parlé de ma vie à un homme comme je l’ai fait avec lui. 
– « Oh ! Dois-je en déduire que ta soirée ne s’est pas achevée à la sortie du restaurant ? » 
– Nous avons passé une partie de la nuit à décorer la maison et le sapin. Il voulait me changer les idées après ce fiasco et ça a plutôt bien marché. (Elle marqua une courte pause avant de reprendre d’un ton rêveur.) Je n’ai jamais rencontré un homme tel que lui. Il est vraiment patient, drôle, prévenant. En sa compagnie, je me sens moi-même. J’irai même jusqu’à dire que je me découvre des facettes que je ne me connaissais pas. 
Jane s’attendait à une réponse surexcitée de Betty comme à son habitude et probablement une tonne de questions, mais un silence étrange s’instaura dans leur conversation.
– Tu es toujours là ? S’enquit la jeune femme, étonnée.
– « Oui, oui ! Je suis juste en train d’imaginer un somptueux mariage à l’auberge et un bel article dans le Bozeman Daily Chronicle avec un titre super accrocheur du genre : notre séduisant shérif n’est plus un cœur à prendre, il vient… »
– Betty ! La coupa Jane d’un ton rieur. Tu es incorrigible. C’est un peu tôt, tu ne crois pas, pour parler mariage.
– « Pas dans l’immédiat… pas dans dix ans non plus ! La taquina Betty d’une voix enjouée. »
Jane ne savait pas si elle devait éclater de rire ou rêver tout haut avec son interlocutrice. La jeune femme ne pensait plus au mariage depuis des lustres, à juste titre. Son expérience avec Brett l’avait quelque peu échaudée.
– En parlant de ça, je croyais que Keith Parker était marié, observa-t-elle, espérant changer de sujet. Je l’ai croisé ce matin avec Veronica devant la galerie de monsieur Benson et ils semblaient très proches. Beaucoup plus que la veille.
– « Mouais ! Sa femme vient de demander le divorce. Elle est retournée dans le Wisconsin avec ses enfants. La pauvre aurait appris par l’ex associé de Keith qu’elle était cocufiée depuis des années. »
– Oh, quel mufle ! (Jane fronça subitement les sourcils.) Mais, dis-moi ! Comment es-tu au courant ? Keith n’a pas remis les pieds à Bozeman depuis que son père l’a envoyé dans un institut disciplinaire.
– « Madame Parker est toujours en contact avec sa cousine qui vit toujours à Bozeman et qui en a parlé à madame Branson, qui à son tour en a parlé à une amie que Tess fréquente régulièrement. C’est une petite ville. »
– J’avais oublié à quel point les nouvelles passaient plus vite du bouche à oreilles, lâcha Jane d’un air dépité. 
A Los Angeles, rares étaient les personnes qui se préoccupaient de ce genre de détails, à moins d’être une personnalité célèbre. Bien entendu, Rob lui avait avoué la vérité quand ils s’étaient croisés par hasard. Peut-être s’était-il senti obligé de lui avouer les infidélités de Brett ? La jeune femme aurait apprécié qu’il le fasse avant que ce dernier ne les abandonne, Charlie et elle, pour sa secrétaire.
– « Tu n’as pas idée ! Renchérit Betty, et mon petit doigt me dit que nous n’avons pas fini d’entendre parler du shérif et sa petite amie. Inutile que je te rappelle que Luke ne s’est jamais montré avec une femme depuis qu’il occupe ce poste. »
Jane repensa immédiatement à sa conversation matinale avec Luke, sur sa relation quelque peu compliquée qu’il entretenait avec Kate. A cette époque, il était encore agent de sécurité. Peu de gens, excepté les employés de la banque, ne devait se soucier de ses relations personnelles. En devenant une figure d’autorité dans le comté, les habitants semblaient plus sensibles à sa vie privée.
– « Mais pour l’heure, reprit aussitôt Betty, alors que des bruits de couverts et d’assiettes se faisaient entendre derrière elle. Je te laisse profiter de ta soirée. Je vais aider Susan et les filles à servir le repas. On se voit avant ton départ pour Yellowstone ? »
– Merci ! Oui, je pense venir demain. On part lundi matin à l’aube, déclara Jane, essayant au mieux de dissimuler son excitation à la simple perspective de passer quelques jours en toute intimité avec Luke.
Betty semblait visiblement ravie. Peut-être voulait-elle connaître davantage de détails croustillants sur leur soirée ? Quoiqu’il en fût, elles échangèrent des formules de politesse avant de raccrocher. En fermant sa porte, Jane huma profondément le doux parfum de la couronne. Enfin un Noël blanc ! Pensa-t-elle en admirant le duo de rennes et les sphères recouverts de neige. Elle sortit son portable et prit une photo de sa maison entièrement décorée. Comme promis, elle l’envoya à Samantha.
La jeune femme parcourut les quelques mètres qui séparaient sa maison à celle de Luke en essayant de ne pas glisser. Elle découvrit les décorations installées l’après-midi même. Luke et Taylor avaient illuminé l’extérieur de part et d’autre. Des luminaires en forme de sapin ponctuaient l’allée en gravier. Des guirlandes lumineuses tombaient en pluie sur la façade. Une autre, ornée de petits flocons de neige, longeait le grand porche. L’encadrement de chaque fenêtre brillait de petites étoiles dorées. Un magnifique panier en osier d’où débordaient des branches lumineuses et posé devant l’encoignure de la porte d’entrée, apportait une douce ambiance festive. Une couronne au reflet doré accueillait les visiteurs. 
"J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé" (Voltaire)

 


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