Auteur Sujet: Un Nouveau Départ-T2-Les affres du passé de Christelle Morize  (Lu 3889 fois)

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Un Nouveau Départ-T2-Les affres du passé de Christelle Morize



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Etroitement enlacés sous la couette, Jane et Luke profitaient du silence intime qui s’était installé entre eux. Peut-être pour reprendre leur souffle. Après leur première fois devant la cheminée, ils s’étaient attardés sur la tarte qui, comme l’avait si bien précisé Jane, était tendre et succulente. Puis en rangeant la cuisine, ils avaient chahuté comme deux jeunes adolescents et le fait d’être couverts de farine des pieds à la tête ne les avait pas empêchés de faire l’amour une seconde fois. Alors que l’horloge annonçait deux heures du matin, Luke avait aidé la jeune femme à nettoyer les dégâts tout en terminant la tarte. S’était imposée alors une douche bien méritée où ils s’étaient donnés à nouveau l’un à l’autre sans aucune restriction.
L’oreille collée contre son torse, Jane écoutait les battements réguliers de son cœur. Une douce mélodie qui semblait l’apaiser. Elle se sentait enfin à sa place, là, lovée dans ses bras. Un sentiment de sécurité s’était emparé d’elle à l’instant même où Luke l’avait attirée contre lui après leur dernier corps à corps torride.
– Je n’ai jamais fait autant l’amour de toute ma vie, murmura-t-elle avec un soupir d’aise.
Elle était allongée sur lui, douce, chaude et rassasiée.
– Moi non plus.
Intriguée par sa réponse, Jane s’accouda et posa une main sur le large torse.
– Même pas avec ton ex-femme ? 
– Eh non ! Même si c’était le seul sujet sur lequel on s’entendait plutôt bien, Debbie n’était pas trop portée sexe. Elle était obsédée par ses études et, il faut bien avouer qu’avec mon travail, nos emplois du temps respectifs ne jouaient pas en notre faveur.
Jane minauda une légère grimace.
– J’aimerais trouver autant d’excuses à Brett, mais je crains qu’il ait eu assez de maîtresses pour construire son propre harem.
Alors qu’il s’évertuait à remettre les cheveux de la jeune femme en ordre, celle-ci le dévisageait sans dissimuler un air amusé.
– C’est donc une première pour chacun de nous, remarqua-t-elle, comme pour changer de sujet.
– Oui madame, et j’espère que ce ne sera pas notre dernière expérience.
– Houlà non ! J’ai bien l’intention de remettre ça dès que mon corps aura repris des forces, sourit Jane, qui pensait déjà à leur sortie au parc Yellowstone.
Elle imaginait sans conteste leurs journées remplies de découvertes au beau milieu de la faune sauvage et leurs nuits à se réchauffer en faisant l’amour jusqu’à plus soif. Le programme lui plaisait déjà. Jamais elle n’avait été autant surexcitée à l’idée de passer quelques jours en compagnie d’un homme.
– Qu’est-ce que ça représente ? Finit-elle par demander, alors que ses doigts suivaient les courbes du tatouage.
– Un totem indien.
– Vraiment ? Ce genre de sculptures en bois où on voit des animaux mythiques et des têtes humaines enchevêtrées ? S’étonna Jane en essayant de chercher le long du bras musclé une quelconque image qui lui rappellerait un animal.
– C’est très subjectif, répondit Luke, il faut beaucoup d’imagination pour apercevoir les animaux cachés derrière ce tatouage. (Il lui adressa un air presque navré.) Le résultat était plus impressionnant sur le papier.
– Oh, je le trouve magnifique.
– Mon père n’était pas de cet avis, expliqua Luke, en levant le bras à la hauteur de son regard. Pour lui, c’était une folie. Je me serais fait entraîner par les copains durant mon service militaire. Mais, quand je lui ai expliqué que j’avais besoin de trouver quelque chose qui me reliait à ma mère et ses ancêtres, il a fini par l’accepter.
Alors qu’elle était certaine d’avoir aperçu la silhouette d’un loup parmi les innombrables formes du tribal, Jane releva la tête vers son amant.
– Ta mère était amérindienne ?
– D’origine Cheyenne par sa mère, confirma Luke. Mes grands-parents formaient un couple peu ordinaire. Elle faisait partie de la tribu des Cheyennes du Nord et lui, un Afro-américain tout droit débarqué de Philadelphie. Dans les années 50, les mariages interraciaux étaient interdits. Ils se sont donc vus en cachette. Puis, après la naissance de ma mère, mon grand-père a trouvé un boulot mieux payé mais qui le forçait à s’éloigner plus souvent.
Jane comprenait maintenant d’où lui venait cette peau hâlée. En revanche, Luke ne possédait aucun trait amérindien, ce qui n’était pas le cas de Nicole. Celle-ci devait beaucoup ressembler à sa mère.
– C’est vraiment triste de ne pas vivre au grand jour un amour aussi fort que celui qu’ils devaient partager.
– Ils se sont quand même mariés, remarqua Luke, sur le tard, certes. Mais leur union a été acceptée par la communauté cheyenne. Je pense qu’ils n’avaient besoin de rien d’autre pour être heureux.
A peine sa phrase terminée que la sonnerie d’un téléphone résonna dans la chambre. Instinctivement, Jane vérifia l’heure. Cinq heures du matin, donc sept de plus à Londres. Elle se demandait ce que pouvait bien faire Charlie en ce moment. Probablement en balade avec Hope dans la capitale anglaise à faire les boutiques. La jeune femme se promit d’aller visiter le Facebook de sa fille dans la journée, ne serait-ce pour se rassurer que sa fille allait bien.
– Désolé, c’est mon réveil matin, laissa échapper Luke, en éteignant l’appareil.
– Je suis désolée que tu n’aies pas pu te reposer, minauda Jane. 
– J’ai déjà eu des nuits de garde que j’enchaînai avec une journée de boulot, lui apprit-il en s’étirant.
Jane sentit ses muscles rouler sous ses doigts. Une forme d’excitation la gagna aussitôt. Non pas qu’elle voulait encore faire l’amour ; son corps semblait assouvi comme jamais auparavant. Mais elle aimait être allongée sur ce corps musclé et puissant, sentir ses énormes mains caresser son dos, ses fesses. Il y avait là une certaine continuité de leur folle nuit d’amour.
– Est-ce bien raisonnable ? Murmura-t-elle, en se hissant à la hauteur de ses lèvres. Le shérif doit penser à se reposer.
Elle glissa les doigts dans sa barbe souple et soyeuse, caressa du pouce ses lèvres charnues.
– Le week-end arrive et les vacances aussi, déclara Luke, avec son sourire en coin. J’ai d’ailleurs beaucoup d’idées sur la façon d’employer mon temps pendant cette période.
Aucun doute possible ! Jane était incluse dans ses projets et pour que la jeune femme le comprenne davantage, Luke s’empara de ses lèvres. Ils s’embrassèrent longuement, à en perdre le souffle. Elle se redressa lentement, puis plongea son regard émeraude dans les prunelles bleues, remarquant par la même occasion que des nuances de gris ou un soupçon de vert s’insinuaient selon ses humeurs. Des nuances plus brillantes quand il souriait, plus prononcées quand il jouissait et d’un bleu plus profond comme quand, quelques minutes plus tôt, il l’avait désirée pour la troisième fois.
– Tu parles du parc Yellowstone ?
– Entre autres ! J’ai bien l’intention de pousser mon corps à l’extrême, autant dans les randonnées que dans la chambre d’hôtel. 
Le doute n’était plus permis et tous tabous n’avaient plus leur place dans leur conversation. Cette délicieuse affinité qu’ils avaient découverte durant leur rencontre prenait doucement la forme d’une relation étroite. Restait à savoir combien de temps cela allait durer. Jane refusait de se poser la question. Elle voulait profiter de l’instant présent avec Luke, de ce qu’ils avaient à s’offrir l’un pour l’autre.
– Ce programme me convient très bien, consentit-elle avec un sourire espiègle.
– Je me doutais que ça te plairait, déclara-t-il en la faisant basculer sur le dos.
La jeune femme éclata de rire, amusée par ce rapport de force que Luke aimait garder entre eux. Imposant, nettement plus lourd qu’elle, il l’aurait sûrement écrasée de tout son poids s’il ne s’était pas accoudé.
– Mais pour l’heure, j’ai encore une journée de travail, remarqua-t-il, peu enclin à se lever.
Il serait bien resté ainsi quelques minutes de plus à la dévorer des yeux, l’embrasser, la serrer nue contre lui. Une sensation qu’il avait tant désiré depuis leur première rencontre et probablement plus les jours qui avaient suivis. Cette nuit fut à la hauteur de ses attentes. Il avait aimé chacun de ses soupirs, de ses gémissements, sa façon de crier pendant la jouissance extrême. La regarder haleter sous ses caresses l’avait rendu complètement fou. Lui-même s’était laissé aller, plus qu’il ne l’avait jamais fait avec ses anciennes partenaires sexuelles.
Dieu merci, ils étaient seuls dans la maison et ce serait le cas dans leur cabine de location, qui se situait à deux minutes de l’entrée nord du parc Yellowstone et non loin de la ville Gardiner. Ils pourront ainsi remplir leurs poumons d’air frais durant leurs escapades la journée et s’adonner à leur sport favori la nuit.
– Moi aussi, j’ai beaucoup de choses à faire aujourd’hui, confia Jane, en glissant les bras autour de son cou. Je dois aller voir monsieur Benson, en espérant qu’il pourra réparer le tableau avant Noël. Je voulais quelque chose de spécial pour Susan, mais je ne peux décemment pas lui offrir dans cet état. Je pense aller faire un tour sur le marché de Noël. Il me fau absolument un sapin et une jolie couronne. Ensuite, je vais sûrement me renseigner sur le propriétaire des initiales du deuxième cœur. Peut-être que ma tante sait quelque chose à son sujet.
– Peut-être effectivement, supposa Luke, mais, si tel était le cas, elle t’en aurait parlé plus tôt.
– C’est vrai, soupira Jane, en marquant une courte pause. Je n’imagine pas que ma mère ait pu cacher quelque chose d’aussi important à Susan. Elles étaient tellement fusionnelles toutes les deux. 
– Tout le monde possède son propre jardin secret, sans que ce soit pour autant une intrigue lourde de conséquence.
– Je sais, minauda Jane, mais cette fois, ma mère a peint cette toile pour me dire quelque chose. Je suis en droit de supposer qu’elle n’en était pas fière pour ne pas avoir eu le courage de me le dire directement. Le soir de sa mort, elle m’a juste fait promettre une chose.
– Laquelle ?
– De tout faire pour réaliser mes rêves, même si pour cela, je devais quitter Bozeman. Elle savait que je voulais voyager, découvrir d’autres cultures. Je ne cessais de lui en parler. Aujourd’hui, je me sens terriblement mal parce que j’ai l’impression d’avoir tout foirer.
Luke lui déposa un baiser sur le bord des lèvres. 
– En vérité, le chemin importe peu, la volonté d’arriver suffit à tout.
– Le Mythe de Sisyphe d’Albert Camus, reconnut Jane, visiblement impressionnée. J’ignorai que tu aimais lire des auteurs français.
La jeune femme était très touchée qu’il ait utilisé une citation pour la rassurer, lui faire comprendre que sa vie pouvait lui apporter de magnifiques surprises. 
Luke étant la première depuis son retour à Bozeman.
– Tu te souviens que mon père était enseignant à l’université de Chicago, lui rappela Luke, il était professeur d’histoire et de langues anciennes. Mais il adorait lire le reste du temps. Tout comme toi, un grand fan de littérature étrangère, notamment française. Il nous a communiqué à tous les trois sa passion de la lecture, même si notre vocation se trouvait ailleurs. Tout ça pour te dire que tu peux encore réaliser tes rêves.
Une fois de plus, la sonnerie du téléphone résonna dans la pièce. Luke lâcha un soupir, déçu de devoir partir. Il se sentait si bien en compagnie de Jane, quelles que fussent leurs activités. Parler, rire, faire l’amour. Tout lui semblait évident avec elle.
– Allez shérif ! C’est l’heure de monter ton fidèle destrier et d’aller pourchasser les méchants, plaisanta la jeune femme, en glissant les doigts dans sa barbe. 
Il ne put réprimer un sourire et déposa un baiser chaste sur ses lèvres avant de sortir du lit. Jane admira son corps entièrement nu, frissonnant au souvenir de leurs étreintes torrides. La poitrine dissimulée sous le drap, elle le regarda chercher ses vêtements et les enfiler avec nonchalance.
– Que dirais-tu d’aller dîner au restaurant ce soir ? Finit-il par demander, en s’asseyant sur le bord du lit.
– Ce sera avec grand plaisir, sourit la jeune femme, avant de prendre un air embarrassé. Mais… je ne sais pas trop comment me comporter vis-à-vis de toi devant les autres. Doit-on tout leur dire à propos de nous ? A ta sœur, Susan et Betty…
Quoique Jane avait une idée de ce que ferait cette dernière dès qu’elle apprendrait que sa relation avec Luke venait de franchir une étape importante.
– Hors de question de mentir à qui que ce soit, coupa doucement Luke, et puis, je pense qu’ils le verront par eux-mêmes. D’ailleurs, Nicole doit avoir déjà de sérieux doutes puisque je ne suis pas rentré hier soir.
Rassurée de constater que Luke assumait sans conteste leur relation si soudaine, Jane imaginait déjà la réaction de Betty. Elle espérait secrètement que Susan en soit tout aussi heureuse. La jeune femme enfila son peignoir et le raccompagna jusqu’à la porte, non sans obtenir un long et délicieux baiser. La maison lui parut soudainement vide après le départ de Luke. Etrange comme Jane s’habituait à sa présence.
Elle bâilla à s’en décrocher la mâchoire, raviva le feu et ouvrit la porte à Dixie et son chiot pour qu’elles aillent se dégourdir un peu les pattes. Jane remarqua qu’il avait beaucoup neigé durant la nuit. Le paysage n’en était que plus magnifique. Un blanc immaculé recouvrait son terrain et les branches des arbres semblaient peiner sous le poids de la neige.
Une fois les chiennes rentrées, la jeune femme décida de s’offrir quelques heures de sommeil, même si elle savait pertinemment qu’elle aurait du mal à s’endormir après avoir passé la majeure partie de sa nuit dans les bras de Luke. 

Concentrée sur l’écran de son ordinateur, Samantha ne remarqua pas la présence de Meredith Wingreen qui se dirigeait lentement vers son bureau. Son collègue, le remplaçant de Jane, leva un regard ébahi sur l’auteure à succès des Editions Blue Butterfly. Avoisinant les soixante ans, celle-ci en paraissait dix de moins. Ses cheveux gris soigneusement dissimulés derrière une teinte auburn, ce qui faisait ressortir le bleu de ses yeux, Meredith était une femme distinguée, portant toujours des ensembles de grands couturiers.
Elle publiait deux romans chaque année. Et chacun d’eux remportait toujours un succès incroyable auprès des lectrices et lecteurs fans de littérature sentimentale. Ses livres s’envolaient comme des petits pains partout dans le monde. 
De son bureau, Laure, la responsable d’édition, pouvait voir les personnes qui émergeaient de l’ascenseur. Certains auteurs aimaient rendre visite aux éditeurs ou assistants qui avaient contribué à l’évolution de leur roman, surtout en période de fêtes. Mais la plupart du temps, Ashley Davenport, la grande patronne, les suivait de près.
– Madame Wingreen, quel plaisir de vous avoir dans nos locaux ! S’exclama-t-elle, faisant sursauter Samantha. Si vous cherchez Ashley, c’est l’étage au-dessus.
– Je ne me suis pas trompée d’étage, la corrigea Meredith, il se trouve que je devais retrouver Jane Cadwell hier autour d’un thé, comme nous le faisons régulièrement. Elle m’avait pourtant confirmé sa présence par mail et n’a jamais manqué un seul de nos rendez-vous. Je me suis donc inquiétée.
Le visage de Laure vira soudainement au pâle.
– N’ayant pas son numéro de téléphone personnel, je ne pouvais donc pas la joindre, poursuivit Meredith, alors j’ai décidé de venir la voir directement à son bureau.
– Oh je suis désolée, madame Wingreen, mais Jane Cadwell ne travaille plus ici, lui apprit Laure avec une moue contrite.
Surprise par une telle réponse, Meredith se tourna vers le bureau qui fut celui de Jane, observa son remplaçant un court instant, puis fit de nouveau face à Laure.
– Comment ça, elle ne travaille plus chez vous ! Lâcha-t-elle, quelque peu surprise.
– A vrai dire, Jane Cadwell a été virée pour des retards insignifiants, précisa Samantha sans tenir compte du regard furibond de Laure.
Celle-ci s’apprêtait certainement à inventer une autre raison. C’était raté ! Et Samantha s’en félicita intérieurement. Elle avait donc vu juste. C’était bel et bien Laure qui prévenait Ashley de ses retards et cafardait tous les moindres faits et gestes des employés. D’ailleurs, Samantha se souvint qu’elle était au téléphone le jour où Jane avait été renvoyée. L’arrivée de la grande patronne dans les bureaux ne fit que confirmer ses soupçons.
– Meredith ! S’exclama Ashley, avec un large sourire, que nous vaut l’honneur de votre visite ? Votre nouveau manuscrit est déjà prêt ? Vous m’étonnerez toujours.
A la voir toute pimpante, accueillant les auteurs avec autant d’enthousiasme, il était difficile à croire que cette femme se comportait comme un tyran avec ses employés.
– Je suis censée vous envoyer les premiers chapitres courant mars comme prévu et le manuscrit complet en juin, répondit Meredith, avant de désigner de la main l’ancien fauteuil de Jane, mais comme vous venez de renvoyer une des rares personnes qui me poussait à rester chez vous, je ne sais pas si je vais renouveler mon contrat finalement.
– Oh Meredith ! Laissa échapper Ashley, comme si ces quelques mots la blessaient profondément. (C’était plutôt l’énorme chiffre d’affaires qu’elle risquait de perdre qui la faisait blêmir.) Nous travaillons ensemble depuis presque dix ans. Pourquoi voudriez-vous quitter les Editions Blue Butterfly ?
Meredith n’aurait pas été la première. Quelques semaines auparavant, Mark Newman avait résilié son contrat avec la maison d’éditions sans que quiconque ne sache exactement pourquoi. Six mois plus tôt, un jeune auteur s’était tourné vers un autre éditeur. Evidemment, chaque personne travaillant pour Ashley Davenport savait pertinemment que cette dernière demeurait la raison de tous ces départs. Celle-ci agita immédiatement la main, comme pour demander à Meredith de ne pas répondre tout de suite.
– Et si nous allions en parler dans mon bureau ? Proposa-t-elle, visiblement embarrassée d’avoir cette conversation devant tout le monde. 
– Je n’ai pas le temps, lâcha Meredith, d’un ton agacé, il se trouve que je déjeune avec des amis de passage à Los Angeles.
– Mais…
– Je vous ferai savoir quelle sera ma décision quant à mon renouvellement de contrat, coupa-t-elle en se dirigeant vers l’ascenseur, talonnée par une Ashley décontenancée. Je regrette fortement l’époque où votre père dirigeait sa maison d’éditions. Il recevait ses auteurs avec chaleur et convivialité. Avec vous, j’ai l’impression d’être un chèque ambulant.
Sans oublier les décorations de Noël quasiment inexistantes.
Samantha riait intérieurement devant la mine déconfite de sa patronne. Elle se retenait d’éclater de rire. Le regard furieux de Laure réprima cette envie soudaine. Nul doute que cette dernière allait mettre au courant la grande patronne. Cependant, Samantha ne regrettait pas d’avoir avoué la vérité à Meredith Wingreen. Ashley et sa responsable d’éditions n’auraient certainement pas hésité à traîner la réputation de Jane dans la boue pour justifier leurs malversations.
– Tu es contente de toi ? Persifla Laure, les bras croisés devant elle. Nous risquons de perdre une de nos meilleures auteures par ta faute.
– Ne mets pas ton incapacité à fermer ta grande gueule sur le dos des autres, trancha Samantha, en se levant d’un bond. (Elle pointa un doigt accusateur dans sa direction.) Si tu pouvais éviter d’appeler Ashley dès qu’il se passe quelque chose, chacun de nous s’en porterait mieux. Maintenant, j’aimerais finir mon travail sans être dérangée, est-ce possible ?
Tous les regards étaient tournés vers Laure et cette dernière ressentit toute la colère que certains nourrissaient à son égard. Apparemment, beaucoup avaient déjà remarqué son manège et ne l’appréciaient guère. 
"J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé" (Voltaire)

 


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