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Avis : auteurs auto-édités / Vengeances sinistres de Jean-Luc Rogge
« Dernier message par Antalmos le dim. 17/08/2025 à 07:39 »
Il est des soirs où il vaut mieux rester à la maison, quitte à regarder un navet à la télé, plutôt que de sortir faire sa petite promenade quotidienne dans la forêt. C'est ce que va apprendre Éric à ses dépens. Jamais il n'aurait imaginé qu'en y croisant Marine, gérante de l'épicerie du village, que sa vie allait être bouleversée à un point de non-retour. Il faut dire que la voir pousser, le soir dans les broussailles, une brouette recouverte d'une bâche, tout en évitant le sentier afin de ne pas être vue, est déjà annonciateur de problèmes. C'est ce que j'aime dans les romans de Jean-Luc Rogge, l'action arrive très vite, et avec elle ses mystères qui vont s'epaissir de pages en pages. On comprend mieux au fil des chapitres, à travers les pensées des différents protagonistes, la raison du titre "Vengeances sinistres ", au pluriel, où chacun ronge son frein dans ce village pourtant paisible au premier abord. De secrets dévoilés aux alliances improbables, l'auteur excelle à conclure les chapitres par un rebondissement qui nous pousse à découvrir la suite, faisant de ce roman un véritable page turner. Encore un pari réussi pour cet auteur avec ce nouveau livre aux allures de roman noir que je conseille de découvrir.
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Résumé :

Que s’est-il réellement passé cette nuit-là ?
Juin 2007. Trois jeunes amies bravent les interdits lors d’une classe verte en montagne. Une escapade nocturne près de la tristement célèbre « rivière maudite » vire au cauchemar : Maëlle disparaît sans laisser de trace.
Quinze ans plus tard, alors que Clémence tente toujours de vivre avec ce drame, Mila, d’une nature plus fragile, décide de chercher des réponses.
Mais déterrer le passé pourrait bien réveiller des secrets qu’il aurait mieux valu garder enfouis…
Mensonges, trahisons et culpabilité explosent dans ce thriller haletant qui explore les zones d’ombre de l’âme humaine.



Mon avis :

Tout d’abord, je tiens à remercier Joël des éditions Taurnada pour sa confiance et pour m’avoir fait découvrir en avant-première ce nouveau roman à la quatrième bien énigmatique.
 Nouvelle auteure pour moi ; cette dernière a déjà écrit un ouvrage apparemment fort intéressant. Ici, nouvel opus, et je dois dire que je n’ai pas été déçue du voyage ^^

Quinze ans auparavant, en 2007, Clémence dit Clem la rebelle, Mila la fragile et Maëlle la bizarre alors âgées de 12 ans, sont en classe verte à la montagne et séjournent dans un centre de vacances. Un soir, Clem incite ses amies à faire le mur et partir rejoindre deux garçons à qui elle a donné rendez-vous. Vous comprenez, c’est tellement mieux d’aller dans une mystérieuse forêt boire des coups près de la rivière maudite, celle qui tue et dont la légende raconte qu'elle avale les femmes…
Cette escapade aurait pu passer inaperçue, se dérouler sans la moindre anicroche, sauf que, Maëlle disparaît et ne rentrera jamais au chalet. Suite à cette tragédie, l'amitié entre Clémence et Mila sera brisée et réduite en miettes.
Ces quelques lignes posées, le ton est donné ; notre curiosité est piquée au vif ; les questions taraudent notre esprit en ébullition.
Qu’est-il arrivé à Maëlle ? Que s’est-il passé cette nuit là ? 
A-t-elle vraiment chuté dans ces eaux troubles ? Cette fameuse rivière à la légende troublante l’a-t-elle engloutie accidentellement comme tout le monde le suppose ?
Si c’était aussi limpide, comment expliquer l’absence de réponses éclairées, de pistes solides qui auraient pu expliquer et certifier sa disparition ?
Et pourquoi Clémence est t'elle rongée par la culpabilité au point de s’étourdir dans une vie rythmée et trop bien réglée ? Pourquoi Mila son amie d'enfance essaye-t-elle de la recontacter, avec insistance, et cherche par tous les moyens à comprendre les raisons obscures de cette tragédie qu’elle a bien du mal à digérer ?
Et si cette histoire n’était pas celle que l’on pensait de prime abord ? Et si certains avaient vu, savaient quelque chose ?
Et si les deux amies de l’époque faisaient fausse route ? Certains habitants seraient-ils mêlés à tout ça ?
Et si la vérité était ailleurs, au-delà de l’impensable ? 
À l’image de l’imbroglio qui règne dans les têtes de nos protagonistes, nous voici plongés, happés, enferrés au cœur d’une intrigue machiavélique et retorse, à la façon d’un puzzle désarticulé dont les pièces ont bien du mal à s’emboîter. Personne ne sortira indemne de cette histoire, même pas les lecteurs ; âmes sensibles s'abstenir ^^
Par une astucieuse construction de l'intrigue, nous allons tenter de faire jour, nous efforcer de démêler le vrai du faux, de dénouer ce casse-tête des plus obscurs. Il sera cependant bien difficile de défaire les nœuds de cette histoire sans y laisser quelques plumes.
À l’aide de deux temporalités, nous allons tantôt remonter dans le passé afin de faire la lumière sur la disparition de Maëlle lors de cette soirée funeste, tantôt affronter le présent aux côtés de Clémence revenue sur les lieux pour comprendre pourquoi ce passé tant de fois refoulé remonte ainsi à la surface. C’est en croisant et retraçant le vécu de tous nos personnages, en accédant à toute la palette de leur ressentis et de leurs motivations, que le voile va peu à peu se déchirer, pour laisser apparaître les imperfections, les fissures des personnalités…
Que va-t-on trouver sous les façades, sous les masques et les faux-semblants ?
Qui se cache derrière tout ça, et pourquoi ?
Et surtout, quelles sont les raisons de cette sombre histoire ?
Grâce à une plume fluide et percutante, dynamique et visuelle, des chapitres courts et addictifs, les pages se tournent à toute allure ; on veut savoir, connaître le fin mot de cette histoire irrespirable et combien perturbante.
Les personnages, quant à eux, sont fort bien campés et servent parfaitement ce récit kaléidoscopique et en trompe-l’œil. De rebondissements en rebondissements, de fausses pistes en fausses pistes, de retournements de situations en révélations, nous nous laissons alors balader par l’auteure au gré de son histoire et des chemins forestiers bien inquiétants, où tout le monde semble suspect, où certains cachent de sordides secrets… jusqu’au dénouement final, qui nous surprendra ou laissera sans voix.
Alors, nos protagonistes arriveront-ils à dénouer tous les fils de cette sordide affaire ?
À vous de le découvrir ;)
Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce roman qui a su m’embarquer dans son univers addictif.
Alors, si vous aimez les récits palpitants, à l’intrigue subtile mais retorse, les histoires qui bousculent, ébranlent vos croyances… Foncez, ce thriller est fait pour vous ! Vous passerez un excellent moment de lecture :pouceenhaut:


Ma note :

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Résumé :

Vitry-sur-Seine. Un bébé est retrouvé mort dans la cuvette des toilettes d’un bar sordide.
Lucien, un flic psychorigide et proche de la retraite, et Anaïs, dernière recrue au look provocateur et au comportement borderline, sont appelés sur cette scène de crime pour le moins singulière, le genre d’affaire que personne ne convoite.
Découvrant que le fœtus a été génétiquement modifié, les deux enquêteurs devront mettre de côté leurs différends et plonger dans les abysses de la folie humaine.
En parallèle, un individu sème la terreur dans la ville avec son chien-loup en laissant derrière lui des cadavres.
Et si les deux affaires étaient liées ?
Et si la vérité était au-delà du supportable ?
Une enquête qui, très vite, va se transformer en compte à rebours.


Mon avis :

Tout d’abord, je tiens à remercier Joël des éditions Taurnada pour sa confiance et pour m’avoir fait découvrir en avant-première ce nouveau roman à la quatrième fort inquiétante.
 Nouvel auteur pour moi ; ce dernier a déjà écrit plusieurs ouvrages apparemment intéressants. Ici, nouvel opus, et je dois dire que je n’ai pas été déçue du voyage ^^

Vitry-sur-Seine : tout débute avec un prologue effrayant et oppressant, où l’on fait la rencontre d’un mystérieux jeune accompagné de son chien-loup qui sème la terreur et les cadavres. Puis, c’est le tour d’un curé retrouvé pendu, qui va révéler bien des mystères. Pour finir, la découverte d’un fœtus abandonné dans la cuvette des toilettes d’un bar miteux, qui va nous apprendre que cet enfant mort-né a en fait été génétiquement modifié.
Ces énigmes posées, le ton est donné ; notre curiosité est piquée au vif ; les questions taraudent notre esprit en ébullition.
Qui est cet ado accompagné de son animal ? Pourquoi s’en prend-t-il à ces personnes ? Hasard, préméditation ; vengeance, règlement de compte ?
Qui est ce prêtre ? Pourquoi disparait-il de l'IML ? Pourquoi gît-il ainsi, au bout d’une corde ? Quels secrets importants possédait-il pour qu’il en vienne à cette extrémité ?
Quant à ce fœtus sans vie, pourquoi a-t-il été déposé à cet endroit ? À qui appartient-il ? Pourquoi a-t-il fait l’objet d’une telle pratique ? Et surtout, qui se cache derrière un acte aussi atroce, et joue ainsi les apprentis-sorciers ?
Aussi perdus et perplexes que nos protagonistes, une fois la stupéfaction passée, nous voici entraînés, submergés, absorbés au cœur d’un récit glaçant, glauque et étouffant, à la croisée de la science, de la génétique et de ses dérives. Personne ne sortira indemne de cette histoire, même pas les lecteurs ; âmes sensibles s'abstenir ^^
Les investigations démarrent, mais les enquêtes sont laborieuses. Accompagné de sa fidèle équipe, le commandant de la PJ, Tanguy, se retrouve face à un puzzle désarticulé dont les pièces macabres échappent à sa compréhension, refusent de s’emboîter malgré son implication. Afin de faire toute la lumière sur ces tortueux dossiers, il charge Chaumont, Guérin et Salma de traquer l'assassin masqué au chien-loup, tandis que Anaïs et Lucien, les parias de l’équipe avec lesquels personne n’a envie de travailler, vont s’échiner à résoudre l’énigme du fœtus abandonné.
Jour après jour, pas après pas, dans une course haletante et un compte à rebours des plus angoissants, nous allons alors suivre au plus près la résolution de ces épineuses affaires.
Pour autant, nos enquêteurs ont-ils vraiment pris conscience du dangereux bourbier dans lequel ils ont mis les pieds ?
Et s’ils faisaient fausse route ? Et si cette histoire n’était pas celle que l’on pensait de prime abord ?
Et si contre toute attente, à bien y regarder, ces deux enquêtes comportaient des points communs, et même pouvaient être liées ?
Et si la vérité était ailleurs, au-delà de l’impensable ? 
Nos équipes de policiers, forts différents mais parfaitement complémentaires, devront faire preuve de ruse, de rigueur, de témérité, et surtout, savoir démêler le vrai du faux s’ils veulent toucher au but afin de résoudre ce casse-tète des plus obscurs. Leurs recherches les mèneront au cœur d’un monde opaque et crépusculaire où complots et trahisons s'enchainent ; à un individu encapuchonné en soif de réponses se transformant en « justicier aux dés » ; jusqu’aux dérives d’un savant fou peu scrupuleux, prêt à toutes les vilénies pour parvenir à ses fins dans la manipulation du génome humain.
Je tiens d’ailleurs à féliciter l’auteur pour son travail de recherche considérable, et sa capacité à vulgariser des thèmes complexes pour le tout venant. En effet, le récit demeure parsemé d’explications scientifiques compréhensibles et accessibles, sans oublier l’intrigue qui s'appuie sur des événements réels, comme par exemple l'affaire des jumelles génétiquement modifiées en Chine. Un vrai plus pour accrocher le lecteur, renforcer l’immersion et maintenir l’attention intacte tout du long.
Quant aux personnages, qu’ils soient détestables ou attachants, ils sont bien campés, fouillés avec soin ; se complètent au mieux et servent les besoins de ce récit addictif parfaitement construit.
Mention spéciale pour le duo Anaïs Lucien qui forment une équipe originale, peu commune et haute en couleurs. Pour dire, Lucien, vieux briscard de 60 ans, est sérieusement mis au placard avec la retraite qui approche. Il vit avec son fils et est resté coincé dans les années 80. Il est méticuleux, maniaque, psychorigide au point de tout cadrer, que ce soit sa nourriture et ses rendez-vous. À la complète opposée, sa consœur Anaïs est jeune, a 25  ans à peine et aime les looks provocateurs. Elle possède une personnalité plutôt borderline, un tempérament de feu, une langue bien pendue, et un goût bien prononcé pour le sucre. Conséquence directe : des anicroches, des disputes en cascades… bref des débuts en tant que coéquipier poussif, problématique, et on ne peu plus explosif. J’ajoute aussi que l’incursion dans leur vie privée respectives en dehors de l’enquête donne une profondeur supplémentaire à ce récit déjà dense et tentaculaire.   
Grâce a une plume fluide et percutante, dynamique et visuelle, des chapitres courts et addictifs, les pages se tournent à toute allure ; on veut savoir, connaître le fin mot de cet histoire irrespirable et combien perturbante. De rebondissements en rebondissements, de retournements de situations en révélations, nous nous laissons alors balader par l’auteur au gré des méandres de son histoire, jusqu’au dénouement final, qui nous surprendra ou laissera sans voix.
Alors, nos protagonistes arriveront-ils à dénouer tous les fils de cette sordide affaire ?
Et nos duos de policiers, comment évolueront-ils ? Arriveront-ils à s’apprivoiser, à s’apprécier ? S’apercevront-ils qu’unir leurs forces, utiliser leurs différences comme source de richesse, pourrait être le secret afin de résoudre cette enquête tortueuse ?
À vous de le découvrir ;)
Vous l’aurez compris, j’ai énormément aimé ce thriller intense et bien rythmé, la plongée au cœur d’un univers méconnu et bien abordé, sans oublier la qualité de l’intrigue et la manière dont elle a été menée.
Alors, si vous aimez les romans qui sortent des sentiers battus, les récits palpitants, à l’intrigue subtile mais retorse, les histoires qui parlent de science et de dérive médicale qui ébranlent les idées, foncez, ce thriller est fait pour vous ! Vous passerez un excellent moment de lecture :pouceenhaut:


Ma note :

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4
Résumé :

Mais où se trouve la frontière entre hallucination et réalité ? Comment démêler le vrai du faux sans perdre la raison ?…
Tiffany Malcom, photographe, travaille occasionnellement pour la mairie d’Opatoma. Alors qu’elle couvre la fête annuelle en l’honneur du père fondateur de la ville, Lily, sa fille de 7 ans, disparaît.
Depuis ce jour, inconsolable, c’est une lente agonie pour la jeune femme, entre drogues en tout genre et scarifications…
Lorsque son dealer lui propose une nouvelle substance, Tiffany n’hésite pas longtemps. Durant son trip, elle se retrouve propulsée dans les années 1800, où sévit un redoutable et mystérieux kidnappeur d’enfants… Aussi improbable que cela puisse paraître, la photographe est peu à peu persuadée qu’il s’agit de l’homme qui a enlevé sa fille !


Mon avis :

Tout d’abord, je tiens à remercier Joël des éditions Taurnada pour sa confiance et pour m’avoir fait découvrir en avant-première ce nouveau roman à la quatrième fort inquiétante.
Ayant déjà lu et apprécié le dernier roman de l’auteur : « Mon ami Charly», avec son ambiances unique et si particulière, j’étais curieuse et impatiente de voir ce que ce dernier allait nous réserver pour son dernier opus ^^

De nos jours, Tiffany, jeune femme fortement extravertie, fille du richissime couple John et Elizabeth Malcom, travaille comme  photographe pour la ville d’Opatoma, une ville d’apparence sans histoires. Le jour de la fête du fondateur, alors qu'elle couvre l'événement, sa fille Lily, âgée de 7 ans, disparaît sous ses yeux épouvantés.
Ces quelques lignes posées, le ton est donné, cette histoire sombre, angoissante, impliquant la disparition de cette petite fille nous glace le sang ; les questions taraudent notre esprit en ébullition :
Que s’est-il passé ? Où se trouve Lily ?
La petite s’est-elle perdue dans la foule ? S’est-elle fait kidnapper ?
Qui a pu commettre une telle folie, mais surtout pourquoi ? Coïncidence ou préméditation ?
À l’image de nos protagonistes, une fois la sidération passée, nous voici entraînés, submergés, absorbés au cœur d’un récit dramatique, glaçant et oppressant à la croisée de la mémoire et du fantastique. Personne ne sortira indemne de cette histoire, même pas les lecteurs ; âmes sensibles s'abstenir ! ^^
Les jours passent, et l’enfant reste malheureusement introuvable. Pour la maman, c’est l’effondrement. La douleur est à son paroxysme. Déjà qu’avant la naissance de son soleil, la vie de cette mère demeurait compliquée… En effet, cette dernière est le fruit inavouable d’une nuit maudite… là les choses vont aller de mal en pis puisque cet évènement va raviver toute l’horreur de ce traumatisme ancien. Les scarifications ne suffisent plus, les drogues consommées n’endorment plus assez sa souffrance. Ce qu’elle voudrait, c’est fuir à jamais cette réalité insupportable.
C’est alors qu’en pleine perdition, elle accepte la proposition d’un dealer inconnu et consomme une drogue qu'elle ne connaît pas. Dès la première prise, Tiffany va se retrouver propulsée dans les années 1800 où un homme étrange à 6 doigts et au chapeau tricorne va croiser sa route.
Qui est-il ? Pourquoi se sent-elle de suite mal à l’aise en sa compagnie ?
Ça y est, elle a compris : elle en est certaine, c'est lui le ravisseur de sa fille et des autres enfants, que ce soit à cette époque ou bien dans le futur. Elle prend donc la décision de le traquer, d’essayer de l'arrêter coûte que coûte. Entre réalité et paradis artificiels, Tiffany ne lâchera rien et cherchera éperdument sa fille, quitte à y laisser sa vie.
Mais justement, dans la plongée au fin fond des abysses, au cœur de la psyché de cette mère éplorée, où se situe la vérité ?
Mauvais trip ou réalité ? Hallucinations due à la trop grande consommation de psychotropes, ou véritables visions du passé ?
À moins que ce soit une distorsion temporelle du mental créé par le traumatisme vécu jadis ? Dans quel but ? Faire face à ses erreurs passées pour les réparer, puis les dépasser, à moins que ce ne soit pour les expier ?
C’est dans une savante alternance que nous allons tenter de faire jour, nous efforcer de démêler le vrai du faux, de dénouer ce casse-tête des plus obscurs. Il sera cependant bien difficile de défaire les nœuds de cette histoire sans y laisser quelques plumes.
Justement, à ce propos, malgré une intrigue savamment construite, je dois avouer que ma lecture a été quelque peu chaotique.
En effet, suite à d’incessants allers-retours à des périodes différentes, des lieux et des personnages multiples, je me suis complètement perdue dans les méandres de cette toile d’araignée aux nombreuses ramifications, m’obligeant ainsi à revenir constamment en amont pour comprendre et pouvoir me raccrocher à un fil d’Ariane bien glissant.
Chose d’autant plus dommageable que la plume de l’auteur, tantôt fluide et percutante, tantôt acérée et entraînante, apporte une vraie bouffée d’oxygène dans ce marasme ambiant et cette noirceur psychologique. Une fois avoir raccroché les wagons, les pages se tournent alors sans difficulté ; on veut savoir, découvrir ce que va nous révéler cette quête vitale à corps et à cœur perdu.
Après avoir été tiraillée dans un sens puis dans un autre par l’imagination sans limite de l’auteur, après avoir nagé à contrecourant, après avoir bu la tasse, remonté à la surface, c’est l’illumination, on se rend compte que tout était lié et que chaque passage avait son importance ; toutes les pièces mainte fois remaniées s’emboîtent parfaitement pour déboucher sur un final qui nous surprendra ou laissera sans voix.
Les personnages, eux aussi, ne sont pas en reste : bien campés, attachants pour certains, détestables pour d'autres, ils servent parfaitement ce récit atypique et en trompe-l’œil.
En conclusion, malgré ces petits bémols, ce roman fut un bon moment de lecture, une découverte divertissante, même si ce fut un peu compliqué. Je dois également saluer la prise de risque et l’originalité du sujet.
En plus, ce roman a le mérite de questionner : comment appréhender les choses lorsqu’on a perdu pied face à la réalité ? À quoi peut-on se fier ou se raccrocher quand l’esprit demeure perturbé par le poison de la souffrance, de la culpabilité et de la haine mêlées ?
Tiffany sombrera-t-elle dans une folie sans retour possible ? Et surtout, aura-t-on des chances de revoir sa fille vivante ?
À vous de le découvrir ;)
Alors, si vous aimez les thrillers originaux, les récits en eaux troubles au cœur du psychisme humain lorsqu’on est confronté au deuil et à la perte d’un enfant, si vous n’avez pas peur d’être perdu autant par la double temporalité que par une multiplicité de personnages, ce roman est fait pour vous ; vous passerez un excellent moment de lecture :pouceenhaut:

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5
Résumé :

Adrien Destive disparaît après avoir rencontré Apolline, une adolescente tourmentée, fille d’un restaurateur en faillite.
Rapidement, le cadavre d’un autre garçon est découvert tandis que des phénomènes inexpliqués obligent la journaliste, Marion Stravi, à renouer avec des techniques d’investigation paranormales qui pourraient être la clé pour sauver Adrien.
Racisme, omerta, assassinats et vaudou. Entre doutes et certitudes, Marion se lance dans une course effrénée, plongeant au cœur du mal qui couve dans la ville de Salins.


Mon avis :

Tout d’abord, je tiens à remercier Joël des éditions Taurnada pour sa confiance et pour m’avoir fait découvrir en avant-première ce nouveau roman à la quatrième fort inquiétante.
Ayant déjà lu et apprécié certains des précédents romans "La peine du bourreau", "Les eaux noires", "Digital way of life", "Il était une fois la guerre", "Le dernier festin des vaincus", "Contre l'espèce", "L'alpha et l'oméga" avec leurs ambiances uniques et si particulières, j’étais curieuse et impatiente de voir ce que l’auteure allait nous réserver pour son dernier opus, sorti exclusivement en numérique ^^ cependant, cette fois, j’ai eu beaucoup de mal à trouver les mots pour décrire mes ressentis. Le sujet abordé, même s’il titillait grandement mon intérêt, m’a de suite fortement interpelée par les thèmes abordés. Attention, âmes sensibles s’abstenir ⚠️.
Nous sommes à Salins. Après 15 ans de travaux de rénovation urbaine à vocation touristique, un projet d’envergure va voir le jour ; la réhabilitation des thermes qui sont sur le point d’ouvrir. Julien Destive, le gérant de l’établissement, profite donc des vacances d’été pour emmener son fils Adrien afin de passer un peu de temps en sa compagnie, de l’aider à s’acclimater à sa vie future, et par la même occasion pour superviser la fin des travaux.
Non loin de ce nouveau complexe à venir se trouve le restaurant de Marc Carrière, un établissement qui pourrait avoir du potentiel et une clientèle fidélisée si seulement ce dernier se donnait les moyens, en rénovant les lieux et surtout en reprenant le chemin de la cuisine. Au lieu de ça, les choses sont presque laissées à l’abandon et Marc en est réduit à vendre des snacks avec sa fille Apolline, à organiser des soirées concerts pour payer les factures qui s’accumulent. De plus, avec la concurrence qui arrive, la situation est en train de se dégrader ; en effet, la mairie ainsi que la banque commencent déjà à lui tourner le dos.
C’est alors que le fils de Julien disparait, peu de temps après avoir été vu au niveau de l'ancienne exploitation de sel, avec pour compagnie Apolline, la fille de Marc.
Ces quelques lignes posées, le ton est donné, les questions taraudent notre esprit en ébullition :
Que s’est-il passé ? Qui a pu commettre une telle folie ?
Coïncidence ou préméditation ?
Apolline est-elle au courant de quelque chose, ou pire mêlée à tout ça ?
Est-elle aussi innocente qu’elle semble le dire ?
Que sait-elle au juste de toute cette histoire ?  La jeune fille paraît très étrange depuis quelques jours, alors qu’en est-il ? Cache-t-elle quelque chose ?
De quel côté penche la vérité ?
À l’image de l’imbroglio qui règne dans les têtes de nos protagonistes, nous voici entraînés, submergés, absorbés  au cœur d’une intrigue dramatique et éprouvante à la façon d’un casse-tête des plus obscurs.
Où se trouve Adrien ? Est-il encore en vie ?
Malheureusement, malgré tous les efforts fournis, les jours passent et ce dernier demeure introuvable. Le climat est lourd, les tensions entre les pères Carrière et Destive sont nombreuses ; pour autant, les hommes décident de se serrer les coudes afin de trouver une issue heureuse
Parallèlement aux forces de l’ordre, la jeune journaliste Marion Stravi, aidée de sa collègue Katia va non seulement couvrir la disparition du jeune garçon, mais veut aussi investiguer dans le but de résoudre cette affaire épineuse.
À force de ténacité, des faits troublants dans la ville vont peu à peu émerger. Et quand un corps est retrouvé dans les marais, c’est l’affolement. puisqu’il ne s’agit pas d’Adrien mais d’un enfant disparu depuis huit ans.
Qui est-il ? Y a-t-il un lien avec le dossier d’Adrien ?
 Le présent et le passé sont-ils reliés ?
Et comme si cela n’était pas suffisant, d’autres cadavres vont se succéder. L’affaire se complexifie ; la police est sur les dents.
Certains habitants seraient-il mêlés à tout ça ?
Que va-t-on trouver sous les façades, sous les masques et les faux-semblants ?
Que se cache derrière tout ça, et pourquoi ?
Et surtout, quelles sont les raisons de cette sombre histoire ?
Marion Stravi devra s'entourer de personnes inattendues pour l'aiguiller, et creuser dans des voies insoupçonnées pour comprendre…
Quels sont les racines de ce mal qui gangrène cette ville ?
Et si la piste n’était pas celle qu’on avait imaginé ?
Grâce à une écriture tantôt fluide et percutante, tantôt acérée et entraînante, les pages se tournent rapidement ; nous voulons savoir, connaître la conclusion concoctée par l’auteure. Pour les non-initiés au vaudou, comme moi, il vous faudra cependant rester bien attentifs afin de ne pas perdre le fil devant la complexité et la densité des informations distillées. Les chapitres courts et rythmés renforcent le suspense, donnant une sensation d’immersion totale.
Quant aux personnages, qu’ils soient détestables ou attachants, ils sont bien campés, fouillés avec soin, se complètent au mieux et servent les besoins de ce récit addictif parfaitement construit. De rebondissements en rebondissements, nous nous laissons alors balader par l’auteure au gré des méandres de son histoire, jusqu’au dénouement final, qui nous surprendra ou laissera sans voix.
Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé le dernier opus de l’auteure. Pourtant assez difficile sur ce type d’ouvrage, là j’ai beaucoup aimé le mélange fantastique et relations humaines. Ce roman n’est pas seulement une simple histoire paranormale, il traite aussi d’esclavage, de religion, en particulier du vaudou, sans oublier le racisme implanté, nourri et perpétué au fil des générations… mais surtout, nous fait réfléchir sur l’humain et la palette de ses comportements.
Alors, si vous appréciez les immersions dans la psyché humaine, les récits originaux et captivants, les thrillers traitant de paranormal, plus précisément de vaudou, ce roman est fait pour vous ; vous passerez un excellent moment de lecture :pouceenhaut:

Ma note :

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6
Résumé :

Lors d'une odieuse agression, un jeune prêtre assiste à l'exécution atroce de son maître spirituel, échappant lui-même de justesse à la mort.
Grièvement blessé dans sa chair et dans son âme, il va, peu à peu, perdre ses repères, puis sa foi, jusqu'à prendre le chemin de la vengeance.
Un roman dur et poignant, une impitoyable descente aux enfers.


Mon avis :

Tout d’abord, je tiens à remercier Joël des éditions Taurnada pour sa confiance et pour m’avoir fait découvrir en avant-première ce nouveau roman à la quatrième énigmatique.
Nouvel auteur pour moi, ce dernier apparemment a déjà écrit plusieurs autres romans ; ici nouvel opus, et je dois dire que cela été une vraie surprise ^^

Lors d’un horrible attentat, Patrick, un jeune prêtre croyant et fort engagé dans sa vocation, assiste impuissant à la mutilation puis l’assassinat monstrueux de son maître spirituel. Malgré la joie d’en réchapper,  cet événement va le marquer à tout jamais ; son monde va s'effondrer, toutes ses convictions vont voler en éclat.
Une véritable descente aux enfers va alors commencer, et nous allons assister au fil des pages à la lente métamorphose de notre protagoniste, au renoncement de ses valeurs, à la remise en question de sa foi, pour l'amener aux portes d’un monde inconnu à lui jusqu’alors…
Mais cette dernière sera-t-elle bonne conseillère ? Et qu'en sera-il de son amour pour le divin ?
Va-t-il laisser les doutes, la colère, la haine le dévorer ? Et trouvera-t-il la lumière et la guidance de Dieu ?
Sa rencontre avec le policier Manuel Bossost va-t-elle l’aider ou le desservir ?
Malgré un intérêt certain, une histoire bien ficelée, ma lecture a été quelque peu entravée.
En effet, j'ai été profondément déroutée par le choix de l’auteur sur le fait de consacrer une bonne partie de son ouvrage à la transformation intérieure de Patrick et de retarder sciemment l’entrée dans le vif du sujet. Surtout que si l'on se réfère à la quatrième de couverture, il était fait mention de vengeance, donc à une possible enquête ou au alors à la recherche de ses agresseurs ? Que nenni, l’auteur a préféré explorer le coté émotionnel, le glissement et la désintégration morale de cet homme autrefois investi par Dieu. Alors certes, on ne peut nier que cela soit intéressant, mais je m’attendais à autre chose.
Par conséquent, une difficultés à se glisser dans le récit et à s’y immerger pleinement. En plus, j’ai trouvé que les chapitres demeuraient assez longs et qu’il manquait cruellement de but ou d’enjeu. Choses d'autant plus préjudiciable que l’emploi du « je » ainsi que les flash-back et l’introspection dans les pensées du personnage était une bonne idée et donnait une vraie profondeur.
La plume de l'auteur, fluide et percutante, acérée et entraînante apporte une bouffée d’oxygène dans ce marasme ambiant et cette noirceur psychologique.
Une fois l’action retrouvée, les pages se tournent alors toutes seules, nous sommes happés au cœur du texte, et nous voulons savoir ce que nous a réservé l’écrivain.
 Les personnages, quant à eux, sont bien travaillés, servent au mieux ce récit original et atypique. Avec beaucoup de justesse et de sensibilité, l'auteur parvient à nous plonger au creux des ressentis de chacun. Forts et intéressants, les sujets traités : la croyance et ses dérives, toutes les sortes de religions, la vengeance, les agressions, le terrorisme, la quête de soi… ne sont pas en reste et ont le mérite de  questionner et d’appréhender les choses sous un prisme différent.
En conclusion, malgré ces petits bémols, ce roman fut un bon moment de lecture, une découverte intéressante, même si ce fut un peu compliqué. Je dois également saluer la prise de risque et l’originalité du sujet.
Alors, si vous aimez les thrillers atypiques portés sur la religion au sens large, où la part belle est donné à la psychologie et à l’introspection, foncez, ce roman est pour vous ; vous passerez un excellent moment de lecture :pouceenhaut:

Ma note :

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7
Résumé :

Aux Bois radieux, une cité sensible du 93, vivent notamment les Butel, une famille de marginaux, ainsi que Violette Grignon, une retraitée que l'existence a rendue extrêmement méfiante.
La veille de Noël, Johnny Butel, âgé de 25 ans, dérobe les provisions d'un couple de seniors.
La semaine suivante, il récidive avec sa voisine Violette, qui, après avoir hésité, a emporté un revolver pour se rendre au centre commercial.
Les fêtes vont alors virer au cauchemar.

Un roman palpitant, un engrenage implacable.


Mon avis :

Tout d’abord, je tiens à remercier Joël des éditions Taurnada pour sa confiance et pour m’avoir fait découvrir en avant-première ce nouveau roman à la quatrième énigmatique et fort intrigante.
Nouvel auteur pour moi, ce dernier apparemment a déjà écrit une bonne vingtaine de romans ; ici nouvel opus, et je dois dire que je n’ai pas été déçue du voyage ^^

Bienvenue Au Bois Radieux, une cité sensible du 93 qui porte bien mal son nom. Ici, les bâtiments sont en bien mauvais état, les commerces et les services de proximité ont disparu. Seule une ligne de bus dessert un centre commercial où « ceux de la cité » vont faire leurs courses. C’est dans ces lieux que cohabitent toutes sortes de profils : des familles modestes, des marginaux, des retraités qui peinent à joindre les deux bouts, mais aussi des dealers et des délinquants.
Dans un des immeubles peu reluisants, vit la famille Butel. Une famille assez particulière, avec les parents qui ne travaillent pas, le fils de 25 ans qui a connu la prison alors qu’il était innocent, mais piégé par « le Baron » un dealer de drogue reconnu, ainsi qu’une fille ado et une fille ainée qui a pris son envol.
En dessous de chez eux, habite Violette, une retraitée de 67 ans, isolée, qui a bien du mal à s’intégrer compte tenu du quartier difficile, où chaque pas au dehors demeure un réel danger au vu des petits caïds qui font la loi. Ses relations sociales sont donc réduites à peu de choses ; elle discute néanmoins de temps à autre avec une voisine ainsi qu’avec Fernand son lien social le plus important. Tout comme elle, ce dernier est retraité et passe son existence en solitaire. Le moment des fêtes est pour eux d’ailleurs un moment privilégié puisqu’ils boivent l’apéritif ensemble. Or, cette année les choses seront différentes : Fernand doit s’absenter pour passer cette fin d’année chez ses enfants qui, contre toute attente, souhaitent l’accueillir.
Désireuse de marquer tout de même le coup, notre charmante vieille dame décide donc en ce 31 décembre, d'aller dépenser un peu de ses maigres ressources durement économisées afin de se payer un bon repas. Méfiante, elle amène avec elle le révolver confié par son fidèle ami Fernand, juste au cas où, comme on dit.
Ses achats effectués, la  sortie du magasin dépassée, Violette ne prend pas garde à Johnny, qui, profitant d’un moment d’inattention, lui dérobe son Caddie, tout comme il avait fait de même avec les provisions d'un couple de seniors le 24 décembre. Mais c’est mal connaitre notre retraitée qui, ne voulant pas se laisser déplumer sans réagir, n’hésite pas à lui tirer dessus en plein centre commercial. Sauf qu’au départ, l’arme était pour se protéger, pas du tout pour tuer. Par chance, aucun témoin, des caméras en panne, et le bus déjà là pour rentrer chez elle.
Après cet acte malencontreux engendré par la peur, par un ras-le-bol de devoir sans cesse courber l'échine devant des jeunes agressifs, violents, hargneux, c’est l’escalade, une véritable descente aux enfers où chaque action entraînera une réaction en chaîne incontrôlable… Violette pourra-t-elle arrêter l’engrenage infernal ? Pourra-t-elle assumer les conséquences du désastre qu’elle a elle-même provoquée ?
Et si jamais quelqu’un l’avait vue ? Si jamais quelqu’un la dénonçait ?
Et si son secret tombait entre de mauvaises mains ? Avec ses yeux et ses oreilles de partout, ces trafics en tout genre, ou le chantage est légion. Ce ne serait pas impossible…
Par le truchement de protagonistes passionnants et bien campés, nous allons être happés, enferrés, engloutis au cœur de cette satire sociale haute en couleurs. Entre vies à jamais brisées où aucun retour en arrière ne sera possible, entre règlements de compte, investigations policières et enquêtes de la sœur de la victime, nous allons assister, atterrés et impuissants, à l’embrasement total de la cité, à la dérive dramatique de ces personnages piégés par leurs propres choix.
Peut-on réellement échapper à son destin quand tout semble jouer contre soi ?
Jusqu'où la peur, la colère et la haine peuvent-elles conduire les individus ?
Ballotés par les rebondissements, chahutés par différents ressentis, les pages vont alors se tourner toutes seules ; il nous faudra savoir, connaître le fin mot de cette histoire caustique et remplie d’humour écrite à la manière d’une série télévisée.
Alors, que va-t-il advenir de Violette et de toutes les figures de ce quartier ?
C’est ce que l’auteur, grâce à une écriture tantôt fluide et percutante, tantôt acérée et entraînante, souhaite vous conter avec ce sujet des plus sensibles. Ce roman sombre, très noir, et ultra réaliste dévoile sans fard ni concession aucune l’univers morose et désespéré des cités ou la pauvreté, l'injustice sociale et les rapports de force prévalent ; où les trafics gangrènent peu à peu les territoires abandonnés, où même les forces de l'ordre semblent impuissantes face à la situation explosive, et où les habitants finissent isolés et délaissés des services publics.
Et même si l’on se persuade que cet ouvrage n’est qu’une fiction, qu’il s’agit seulement d’un coup de projecteur temporaire sur certains territoires en souffrance et oubliés, il n’en est rien ! Au contraire, il a le mérite de questionner, de tirer la sonnette d'alarme sur des dangers souterrains en tout genre, mettant en exergue un démantèlement, un pourrissement et un point sans retour  qui pourrait survenir à tout moment si nous n’y prenons pas garde.
Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce thriller atypique, qui pour une première découverte, a réussi à me captiver. J’aurais juste aimé encore plus de rythme, plus de tension ; une enquête policière au sein du récit plus présente et approfondie ; et peut-être moins de clichés ? même si cette plongée fut addictive et divertissante. J’irai donc faire un tour dans les précédents romans de l’auteur afin d’approfondir son univers ;)
En conclusion, si vous aimez les chroniques sociales d’une société devenue malade et marginale, les intrigues policières plutôt reléguées au second plan pour laisser la part belle à l’humain, où l’humour noir et la satire transpire au travers des pages… Foncez, ce roman est fait pour vous ! Vous passerez un excellent moment de lecture :pouceenhaut: 



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8
Mise en avant des Auto-édités / Radithor de Alexandre Page
« Dernier message par Apogon le jeu. 06/03/2025 à 17:38 »
Radithor de Alexandre Page



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Résumé :

L'histoire vraie qui a inspiré Lovecraft !

Dans les années 1920-1930, le radium est à la mode. Employé dans des cosmétiques, des peintures luminescentes, des dentifrices, des cigarettes et même des sodas « atomiques », son usage est aussi considéré comme une révolution médicale. Il est vendu dans des comprimés, des pommades et des eaux miraculeuses par des laboratoires qui vont jusqu’à prétendre que la radioactivité a le pouvoir de rajeunissement. Parmi eux, les Bailey Radium Laboratories, créateurs du Radithor, une eau radioactive au succès aussi fulgurant que dévastateur, dont la trajectoire croisera, pour le pire, celle du champion de golf et milliardaire Ebenezer McBurney Byers en 1927.

Avec Radithor, Alexandre Page revient sur l’un des plus grands scandales sanitaires du XXe siècle, à une époque où un concessionnaire automobile, repris de justice et sans diplôme pouvait fonder un laboratoire médical et vendre comme un remède miracle plus de 400 000 doses d’un poison mortel.



-I-

Plus que de coutume, il y avait ce jour-là une petite foule qui se pressait aux abords du dix-huitième trou de l’Allegheny Country Club de Pittsburgh. De prime abord, il s’agissait d’une procession de simples spectateurs observant la rencontre attrayante qui se disputait. Les hommes étaient en habits de garden-party, décontractés, arborant costumes clairs, canotiers et panamas, cravates à rayures plutôt que nœuds papillon  ; quelques-uns avaient eu la licence de retirer leur veste ou de s’asseoir sur des chaises paillées. Il faisait assez chaud et tous n’étaient pas habitués à marcher et attendre longuement sous le soleil comme le sont les golfeurs émérites. Les femmes portaient des tenues d’un standing similaire et le confort l’emportait généralement sur l’élégance et le raffinement. Les sweaters et les cardigans s’affichaient sans retenue, les mollets se dévoilaient à cause des jupes courtes, tandis que les chapeaux cloches s’enfonçaient presque jusqu’aux yeux pour protéger de la luminosité mauvaise les prunelles délicates de ces dames. En appréciant la qualité du jersey, du tweed, du crêpe et du kasha qui couvraient la peau soyeuse des spectateurs, le cuir de leurs chaussures et le métal de leurs épingles à cravates, il était aisé de conjecturer qu’ils appartenaient à l’upper class américaine. Toutefois, il fallait être davantage introduit dans les arcanes du gotha pittsbourgeois pour caractériser plus précisément cette foule élégante et casual tout à la fois. Ce petit homme seul, un peu gras, à fine moustache et costume crème, continuellement occupé à se tamponner le front avec un mouchoir de soie, était l’avocat Arthur W. Bell. Cet autre homme, au costume blanc, au fédora blanc, aux chaussures blanches et à la cravate blanche rayée de bleu était Frank Faber Brooks, l’heureux concessionnaire Cadillac de Pittsburgh, accompagné de sa femme endimanchée des pieds à la tête par « Jean Patou de Paris ». On trouvait encore les Brown, venus en famille. La fille, la charmante Miss Lillian Brown, portait sa tenue de golfwoman en tant que membre de l’Allegheny Country Club. Les regards qui se posaient sur cette athlétique célibataire de vingt ans ne manquaient pas, car elle joignait à tous les attraits de la femme moderne, l'heureux hasard d’être l’unique héritière du plus grand magnat de l’immobilier de Pennsylvanie. Il y avait encore les Woodwell, les White, les Oliver, les Miller, les Merrick, les Mellon, les McClelland, les Liggett, les Kuhn, les Kay, les Horn, les Howe, autant de noms pittsbourgeois fameux qui disaient l’importance sociale et pécuniaire de la foule rassemblée.
Au milieu de tout ce monde, une jeune femme se distinguait et n’en finissait plus de susciter des commérages à bas mots depuis le début de la partie. Ils puisaient leur origine dans le fait qu’elle n’appartenait pas à ce phalanstère de notabilités qui se divertissaient ensemble, se mariaient ensemble, se trahissaient ensemble. Des signes extérieurs de richesse donnaient pourtant l’impression qu’elle en était. Elle portait à merveille sa tenue verte de chez Molyneux et son petit feutre « cendre de brique » ; ils lui allaient presque comme à l’épouse d’un banquier, mais n'étaient qu'un déguisement insuffisant pour lui faire intégrer une communauté à laquelle, par tout le reste, elle était étrangère. Physiquement, on lui trouvait les doigts un peu épais, des mains d’ouvrière ; la poitrine un peu forte, des mamelles de nourrice ; des mollets trop larges, des jambes de commissionnaire. De cela, certains ne s’offusquaient pas, et l’exotisme de son allure plébéienne ne refrénait pas les regards concupiscents. Dans ses manières, on l’estimait vulgaire. On disait que c’était dans ses gestes, et son visage surtout, parce qu’il y avait beaucoup trop de rouge sur ses lèvres et sur ses joues. Puis, elle avait des airs de Louise Brooks, les mêmes cheveux noirs et la même coupe de vamp provocante. Enfin, et c’était le plus grave, elle n’avait pas un sou, venait d’une famille inconnue, et comme naïvement elle répondait aux rares curieux qui l’interrogeaient sur « sa vie d’avant » qu’elle était ouvreuse dans un cinéma, elle laissait imaginer, avec une si modeste extraction, une jeunesse délurée et licencieuse.
De tout cela, on causait, on médisait à bas mots, on riait sans lui tenir rigueur de son état, car la bonne société pittsbourgeoise était réputée progressiste. En vérité, si cette femme qui se nommait Mary-Lou Smith indisposait autant les spectateurs autour d’elle, c’était moins à cause de son allure, de son extraction prolétarienne ou de son passé supposé qu’à l’audace avec laquelle elle s'affichait au milieu d’eux. On lui reprochait son arrivisme et sa prétention à se croire d’une classe sociale supérieure en étant seulement l’amante passagère d’un riche héritier. Reproche malvenu, puisque sa présence au milieu de cette foule, Mary-Lou Smith la devait à l’insistance de ce dernier. Il était à l’origine de cette situation inconfortable pour la jeune femme et inconvenante pour une grande partie de la foule qui, sans oser témoigner sa désapprobation à un membre si éminent de l’Allegheny Country Club, n’en pensait pas moins. Cependant, beaucoup étaient déjà disposés à lui pardonner sa conduite, car au même instant, il se trouvait sur le green de golf en belle position pour remporter le duel face à son adversaire de toujours, William C. Fownes Jr. de l’Oakmont Country Club. C’était la prestigieuse affiche du jour, William C. Fownes Jr. opposé à Ebenezer McBurney Byers, un duo qui avait marqué deux décennies du golf amateur, et qui, en cette fin d’été 1927, renouait avec sa gloire passée. Les deux hommes avaient livré une partie remarquable, Fownes dominant les premiers trous jusqu’à avoir six coups d’avance sur Byers qui avait débuté la confrontation en étant l’ombre de lui-même. Puis, les rôles s’étaient inversés ; Byers, soudainement en pleine possession de ses moyens, avait largement dominé le reste de la partie, ramenant l’écart avec son adversaire à un seul coup. Après un putt facile manqué par Fownes à la fin du dix-huitième trou, la victoire de Byers semblait même certaine. Il lui fallait encore bien négocier un coup à peu près semblable pour l’emporter.
Dans le public, le silence régnait pour ne pas troubler la concentration du joueur qui s’apprêtait à conclure. Au loin, un pic, peu sensible à l’enjeu sportif, frappait en cadence dans un tronc d’arbre. Fownes, inexpressif, se tenait debout, à proximité de son caddy, la main gauche appuyée sur son putter, le poignet droit sur la hanche. Impassible à première vue, il bouillonnait intérieurement d’avoir commis une erreur de néophyte et d’avoir confié son sort aux mains de son adversaire. Sans même s’en rendre compte, Mary-Lou, nerveuse, avait porté sa main droite à ses lèvres, tachant de rouge son gant blanc. John Frederic Byers, le frère du champion, restait immobile comme une statue de marbre. Contrairement à sa femme, Caroline, qui souriait déjà et semblait pressée d’applaudir le gagnant, il préférait contenir son enthousiasme. En tant que joueur de golf émérite, il savait l’imprévisibilité de son sport, et surtout, d’un coup roulé.
Byers s’apprêtait à putter, mais au dernier moment, il se ravisa. Se dirigeant vers son caddy, il tira un autre putter, le soupesa, examina la tête, et se débarrassant de son putter en fer, il privilégia celui en aluminium. Retournant à sa balle, il prit la position singulière d’un joueur de croquet. Ce n’était pas un geste académique, mais c’était toujours ainsi que Byers avait joué ses coups roulés, et il en avait moins manqué que bien des académiciens du geste. De la balle au trou, il n’y avait ni pente ni obstacles, alors Byers se contenta de balancer doucement sa crosse comme un pendule, heurtant sa balle avec la face de son putter en appuyant juste assez pour la faire glisser jusqu’à son point de chute. Au « toc » mat du coup succéda le froissement léger du caoutchouc durci sur le green. Tous les yeux fixèrent la course de la balle qui avançait si mollement que les plus novices crurent qu’elle s’arrêterait avant le trou. Au contraire, elle l’atteignit, et même, le dépassa en glissant d’à peine quelques millimètres trop à droite. Elle s’arrêta à moins de dix centimètres de son but sous les « Oh » unanimes des spectateurs. Ils disaient tout à la fois la déception des membres de l’Allegheny Country Club et le soulagement inespéré de ceux du Oakmont. Byers, mécontent de son coup, grimaça et jeta son club d’agacement. Son geste, contraire à l’étiquette, ne surprit pas, car les colères du joueur avaient fait sa réputation autant que son talent, et c’était même devenu un spectacle iconoclaste attendu.
La conclusion de la partie fut une formalité, et la victoire de Fownes se joua à un coup d’avance. Les deux adversaires se serrèrent la main et se congratulèrent, conscients d’avoir disputé une belle rencontre, aussi accrochée et indécise que celles de leur âge d’or. Fownes fut applaudi et rejoint par son épouse, par son frère, Henry, directeur de « l’Oakmont », et par les membres les plus éminents de son club, soucieux de féliciter leur champion. Fair-play, John Denniston Lyon, directeur de l’Allegheny Country Club, vint également lui serrer la main et lui confier avoir rarement vu un combat si acharné et un tel suspense dans une partie de golf :
— Je dois dire, répliqua Fownes, que je n’attendais pas cette résistance d’un joueur qui n’est plus en compétition depuis la guerre ! Si Dieu existe, il était peut-être ici avec moi sur ce dix-huitième trou !
Lyon esquissa un sourire de principe tout en invitant le groupe assemblé à l'accompagner au club-house où devait se tenir une garden-party. De son côté, John Frederic Byers rejoignit son frère qu’il savait déçu malgré le faible enjeu sportif de la partie qu’il venait de perdre. Il le trouva en compagnie de sa petite amie qui, obligée de se retenir dans ses démonstrations sentimentales toute la partie durant, s’était jetée à son cou comme une enfant pour le consoler. John Byers tenta de refouler l’expression affligée qui se peignait sur son visage devant ce spectacle risible et attendit patiemment que son frère se fût défait de l’étreinte de sa nymphette pour l’aborder avec des mots réconfortants :
— C’était une partie remarquable. Ta meilleure depuis longtemps sur les huit derniers trous.
— À l’exclusion du dernier ! répliqua Eben Byers, visiblement frustré.
— Ton adversaire m’a confié avoir eu Dieu avec lui ! continua John Byers en souriant. Tu n’y pouvais rien ! Allons, l’essentiel est que nous ayons eu un spectacle de charité digne d’une véritable compétition ; grâce à Fownes et grâce à toi ! Tu restes notre champion !
— Oui, notre champion ! s’exclama Mary-Lou sur un ton candide qui sonna niaisement aux oreilles de John Byers et de son épouse. Elle déposa un baiser sur la joue de son amant qui avait plutôt l’âge d’être son père ; Caroline Byers ne put retenir un soupir d’agacement :
— Un champion qui a dû se froisser un muscle ! maugréa Eben Byers en se massant l’épaule.
— Plains-toi, je suis ton frère cadet, et même sans compétition, il m’arrive d’avoir des rhumatismes qui me laissent coincé dans mon lit ! Demande à Carrie, elle est obligée de me pousser parfois !
— Idiot ! s’exclama cette dernière en soufflant gentiment son mari sur l’épaule.
— Ah, mais c’est vrai ! insista John Byers. Les jours humides, il me faut une séance de rayons violets si je veux me tenir droit sans souffrir. On dit que ce sont les excès de la jeunesse qui se payent ! J’aurais mieux fait d’être joueur d’échecs !
— Acteur ! corrigea Mary-Lou de sa voix perçante.
— Croyez-vous que j’en ai la tête ? demanda John Byers, très surpris par cette remarque.
— Le cinéma c’est comme le vrai monde, il faut de toutes les têtes ! répliqua la jeune femme sur un ton étrangement sérieux, si sérieux que John Byers, qui n’en attendait pas tant d’elle, resta muet de stupéfaction. Il répondit finalement d’un « Oui, peut-être ».
Caroline Byers, voyant l’embarras de son mari et le visage sombre de son beau-frère qui restait piqué par sa défaite, lança, sourire aux lèvres :
— Allez, messieurs, le club-house n’est plus qu’à cent mètres. Un rafraîchissement vous fera oublier vos douleurs ! Un petit effort, car nous n’allons pas vous porter !

-II-


Le club-house de l’Allegheny Country Club était une élégante bâtisse en bois aux allures de luxueuse résidence de villégiature faisant la part belle aux terrasses et aux grandes fenêtres pour permettre à ses membres de profiter du fairway environnant, du spectacle autant que du cadre bucolique recherché par une clientèle soucieuse de s’écarter un instant de son quotidien ennuyeux ou harassant. Il n’était pas installé au sommet d’une petite colline comme celui du Oakmont Country Club qui, avec des jumelles adéquates, offrait une vue imprenable sur l’ensemble du parcours de golf, mais il n’en restait pas moins un lieu charmant avec toutes les commodités modernes que pouvait exiger une fréquentation huppée. L’intérieur mêlait la chaleur des boiseries d’acajou et d’ébène et la douceur du chintz émaillé qui tapissait les banquettes et les fauteuils et pendait en rideaux aux fenêtres. Toutefois, parce que le club-house aurait eu des airs convenus avec si peu de fantaisie, s’ajoutait à la décoration l’exotisme d’un mobilier hispanique et de tapis et de porcelaines chinoises aux formes et aux couleurs singulières. Ainsi, le club-house était un endroit de détente, mais avec cette touche d’excentricité propice à stimuler la gaieté et la convivialité, alors même qu’il n’était plus possible d’améliorer son humeur avec un verre de vin depuis l’entrée en vigueur de la Prohibition. Bien entendu, comme dans tous les clubs select dignes de ce nom, il y avait une cave pleine de champagne et de cognac, de bourbon et de gin, mais elle ne s’ouvrait qu’aux membres introduits, et elle resta naturellement fermée en cette journée particulière qui réunissait dans une union fraternelle les deux clubs rivaux d’Allegheny et d’Oakmont. S’ils s’étaient livrés à une compétition par l’intermédiaire de leurs champions, sortis exceptionnellement de leur retraite sportive pour s’affronter comme aux temps glorieux de leur jeunesse estudiantine, c’était pour une cause charitable, et si chacun des spectateurs présents ce jour-là avait déboursé, à minima, la coquette somme de cent dollars pour assister à la partie, l’argent était destiné à la souscription en faveur des victimes de l’accident de l’Equitable Gaz Company qui avait ravagé tout un quartier de Pittsburgh moins d’une semaine plus tôt. Un réservoir de 1,5 million de mètres cubes de gaz naturel avait explosé. Autour d’un cratère de vingt-cinq mètres de profondeur s’étendait, sur trois-cents mètres à la ronde, un horrible capharnaüm fumant de monceaux de briques, de structures d’acier tordues, de locomotives renversées et de vitres soufflées que les autorités commençaient à peine à déblayer. Il était déjà acté qu’il faudrait des mois pour effacer les stigmates matériels de l’accident, mais beaucoup plus aux plaies humaines pour cicatriser, et aux vingt-huit morts de l’explosion s’ajoutaient plus de six-cents blessés et d’autres milliers de sans-abris ne pouvant plus demeurer dans les logements les plus fragilisés par le séisme. L’accident était survenu dans le quartier d’Allegheny, dans une zone industrielle et portuaire le long de la rivière Ohio, et un comité de soutien s’était rapidement organisé pour venir en aide aux victimes, principalement des familles d’ouvriers qui vivaient au plus près du lieu de l’explosion et se trouvaient à la rue et sans travail. Dans ce contexte, l’Allegheny Country Club avait décidé la tenue d’un évènement particulier pour lever des fonds et convié à cette fin l’Oakmont Country Club, son historique rival. Plus d’un donateur avait doublé ou triplé la souscription minimale de cent dollars, ce qui restait modique pour eux, mais représentait une petite fortune pour les œuvres charitables de la ville. En tant que directeur de l’Allegheny Country Club, John Denniston Lyon ne cachait pas sa satisfaction, et dans le grand salon du club-house, montant sur une estrade qui supportait un pupitre installé pour l’occasion, devant tous ceux qui quelques instants plus tôt avaient assisté au superbe duel Fownes-Byers, il prit la parole pour une allocution de circonstance :
— Mesdames et messieurs, avant que nous nous sustentions au buffet, je tenais d’abord à faire un discours qui paraîtra évidemment trop long et ennuyeux à certains, mais qui s’impose en cette occasion particulière qui nous réunit tous, vous, confrères et consœurs de l’Allegheny Country Club que j’ai l’honneur de présider, et vous, voisins, rivaux et néanmoins amis de l’Oakmont Country Club. Je veux remercier son directeur, Henry Fownes, frère de notre champion du jour, pour sa présence et son investissement dans la bonne tenue de cette journée. Après moi, il vous fera un petit discours de circonstance. Comme vous le savez, notre chère ville de Pittsburgh à la prospérité de laquelle nous œuvrons quotidiennement, a été frappée par une terrible catastrophe, peut-être la plus terrible depuis le grand incendie de 1845. L’enquête, sûrement, en dira l’origine, et nous devons espérer que tous les enseignements nécessaires en seront tirés pour qu’un drame semblable ne se reproduise plus à l’avenir. Cependant, cette plaie ne guérira jamais complètement, car des ouvriers qui travaillaient sur les lieux au moment de l’explosion sont morts, des pompiers parmi les premiers à intervenir ont été victimes d’un effondrement, des centaines de personnes ont été blessées par des vitres éclatées, l’éboulement de leur maison, des jets de briques et de ferrailles, et alors que nous sommes presque à dix jours de l’accident, nos hôpitaux sont toujours saturés de patients dans un état préoccupant. Cette calamité seule nous oblige à nous engager, nous, quelques-unes des plus éminentes familles de Pittsburgh, à aider notre communauté, mais il y a plus encore. Des milliers de personnes, des familles entières, ont perdu leurs logements, vivent dans les rues ou dans des habitats sans fenêtre qui menacent de s’écrouler sur eux-mêmes, et nous entrons dans la mauvaise saison. Chaque jour, vous en êtes témoins, des femmes et des enfants dorment sur nos trottoirs, presque devant nos portes, sans rien d’autre que les vêtements qui les couvrent. C’est là une crise qui exige une réponse rapide, ferme, et que les autorités publiques, débordées par l’ampleur du drame, ne peuvent prendre en charge seules. Face à ce constat, nous nous devions d’agir. Beaucoup d’entre vous déjà ont donné de leur temps et de leur argent aux œuvres de charité et nombre de ces pauvres hères ont pu être hébergés dans des églises et des foyers, nourris et vêtus de vêtements chauds. Je vous remercie d’autant d’avoir donné à nouveau aujourd’hui, et notre trésorier, William Robinson, qui se tient à côté de moi, m’a fait savoir que nous avions recueilli près de quinze mille dollars, une somme considérable qui justifie que nous la conservions au coffre, jusqu’à son transfert sous bonne garde à son destinataire, la mairie de Pittsburgh, qui la distribuera suivant les besoins de chacun. Je ne doutais nullement de votre générosité et je savais pouvoir compter sur vous dans ces moments difficiles. Je savais que la détresse des plus miséreux de notre ville trouverait à travers vous une épée pour la pourfendre. Évidemment, le succès de cette journée doit beaucoup à nos deux champions, ceux qui vous ont offert une partie digne des meilleures compétitions de golf alors même que l’enjeu n’était que caritatif, qu’il n’y avait à attendre ni coupe, ni prestige sportif, et qu’ils n’ont plus les jambes et les bras de leur prime jeunesse, mais ainsi que l’on dit familièrement, « ils ont de beaux restes ». William Fownes, Ebenezer Byers, voilà deux noms qui ont porté dans le monde entier la réputation des golfeurs de Pennsylvanie, il était naturel que pour un évènement d’exception comme celui d’aujourd’hui, nous reformions cette prestigieuse affiche qui aura tant apporté à notre sport, et plus largement, au sport américain. Je vous invite à les applaudir copieusement, tandis que je les somme de me rejoindre sur cette estrade, parce qu’ils le méritent !
Ce fut sous les applaudissements nourris de la foule que les deux golfeurs rejoignirent John Denniston Lyon sur l’estrade, lequel, après une courte conclusion, céda sa place à son homologue du Oakmont Country Club qui n’eut pas à ajouter grand-chose à un discours qui avait dit l’essentiel. Henry Fownes fit un speech rapide sur le devoir de solidarité dans les temps difficiles et sur la philanthropie comme vertu des riches en citant en épilogue de son intervention Andrew Carnegie : « L’argent ne peut être qu’une bête de somme au service de quelque chose qui le dépasse infiniment. » Malgré les airs ennuyants et sermonneurs du discours, il fit bref et fut applaudi pour cette raison, et reprenant la parole, John Denniston Lyon invita ses convives à se désaltérer au buffet prévu à cet effet. Il s’étalait là, en diable tentateur, sous les yeux de l’auditoire qui n’avait écouté que d’une oreille les allocutions qui venaient de lui être faites, alors que son attention se fixait sur les plats d’huîtres, les olives vertes, les tomates en tranches, les crevettes à la poulette, les toasts au bacon braisé Swift, les croquettes de poulet, les crackers salés et sucrés, les pointes d’asperges et les anchois confits au sel. Il y avait de la variété, mais ainsi que le sont les buffets aux États-Unis, les hors-d’œuvre étaient peu apprêtés. Ils auraient paru d’une simplicité déroutante à la notabilité qui se pressait désormais sur la partie droite du grand salon, là où était distribué ce lunch copieux, si elle n'avait été américaine. Des garçons de service en livrée de serveur d’hôtel étaient là pour servir les boissons, du lait glacé, du jus de raisin, du julep à l’orange et de la bière sans alcool qui coulaient dans les verres de cristal comme un vin du vieux monde. Henry Rea, le vice-président de l’Allegheny Country Club, avait tenté de convaincre John Lyon de faire servir du champagne et de la vraie bière à défaut d’alcools plus forts, puisqu’il était de notoriété publique que le Volstead Act avait peu de soutien dans une société pittsbourgeoise qui avait perdu ses distilleries de whisky et ses malteries florissantes. Néanmoins, il s’était vu opposer un refus sans appel de Lyon. C’était la guerre dans les rues de Pittsburgh que certains comparaient à Chicago. Les contrebandiers s’entretuaient, et pour lutter contre ces violences, un peloton d’agents fédéraux avait pris ses quartiers dans la ville. Le premier d’entre eux, John Pennington, était réputé pour sa sévérité et son incorruptibilité qui l’avaient amené à enquêter jusque dans l’entourage du maire de Pittsburgh. Il était l’un des rares à refuser les pots-de-vin, et dans ce contexte qui incitait à la prudence, Lyon avait préféré réserver à un usage privé les bonnes bouteilles de son établissement. Aussi, l’on trinqua avec des jus de fruits et des cocktails sans alcool tout en se lançant des invitations à venir boire moins sobrement à une prochaine party organisée chez untel ou untel.
Tandis que Mary-Lou allait quérir un verre de jus de raisin et quelques hors-d’œuvre en faisant les yeux doux à un jeune serveur qui lui avait paru charmant et avec lequel elle entra dans une causerie un peu flirtante, John Byers, qui avait laissé sa femme avec des amis, profita de l’occasion pour allait voir son frère qui finissait juste de recevoir les énièmes compliments d’un couple d’admirateurs. Il lui demanda à nouveau si la défaite n’était pas trop pénible, car il connaissait le caractère compétiteur de son frère qui avait mis fin à sa carrière prématurément dès lors qu’il ne s’était plus trouvé physiquement capable de rester au sommet de son sport. Eben Byers essaya de se montrer serein, mais son frère devinait qu’il n’avait pas complètement digéré sa défaite. Au fond, cela le rassurait ; c’était signe qu’il allait bien. John Byers remarqua qu’il observait sa petite amie occupée à fricoter avec le serveur. Elle riait, alors que lui souriait timidement, elle dodelinait de la tête en minaudant alors qu’il rougissait, ne sachant trop comment réagir tandis qu’il travaillait et se doutait que cette femme avait sans doute son époux dans l’assemblée :
— Trois mois, lança John Byers à son frère après avoir avalé une rasade de son lait glacé.
— Que dis-tu ? demanda Eben sans détourner les yeux de sa petite amie.
— Cela fait trois mois que tu es avec elle. C’est presque un record pour toi.
— Tant que ça, déjà ? Me voilà devenu casanier.
— Tu ne devrais pas en plaisanter. Allons, elle est charmante, elle a un joli corps, un joli visage, et même, elle n’a pas l’air bête, mais c’est une gamine, elle a à peine vingt ans et tu en auras bientôt cinquante. Elle est avec toi par intérêt. C’est bien normal, son manteau vaut sûrement plus que tout ce qu’elle a gagné dans sa vie, et une fille aussi jolie ne peut pas supporter la pauvreté sinon elle se fane, mais toi ? Tu as l’âge de fonder une famille, d’avoir des enfants, et ce n’est pas avec elle que ça arrivera et tu le sais. Tu n’es plus le « Foxy » fringant de tes jeunes années mon frère, c’est fini le temps de courir la minette. Je ne dis pas, c’était une belle époque, mais il vient un moment où il faut se raisonner, car si on ne le fait pas, on quitte ce monde seul et avec le sentiment d’une vie emplie de futilité.
— Il me reste un peu de temps ! Puis, toi tu as eu la chance de tomber sur Caroline, moi je n’ai pas encore trouvé ma moitié.
— Ce n’est pas en abordant les femmes suivant l’intérêt de leur croupion que tu la trouveras ! Enfin, tu vois bien, il viendra un moment où elle croisera un jeune avocat ou un jeune médecin bien né avec le physique avantageux de ce serveur, et elle partira avec lui. C’est l’ordre des choses. Tu en trouveras une autre, puis une autre, mais il viendra un temps où même ta belle voiture ne suffira plus à faire asseoir les minettes sur ta banquette, et ce jour-là, il sera trop tard.
— Il restera les prostituées !
— Eben !
— Allons, tu ne vas pas me faire la morale.
— Et tu la payeras pour te faire un enfant ? Pour rester près de ton lit de mort ?
— Je préfère qu’elle le soit de mon vivant !
— Tu prends tout à la plaisanterie. L’amour, les affaires…
— Mais j’aime, j’aime Mary-Lou. Je l’aime intensément, puis un jour… J’en aimerai une autre. C’est ainsi. Je suis comme une abeille, je butine à plusieurs fleurs. Quant aux affaires, si Dallas n’avait pas été contraint de fuir la justice en Europe et de disparaître on ne sait où dans le vaste monde…
— Ne parlons pas de cela ici, je te prie !
— J’aime les femmes, j’aime la fête, j’aime le sport, j’escompte bien vieillir aussi longtemps que possible avec ces trois plaisirs.
— J’espère que tu n’auras pas à regretter de n’avoir que ces plaisirs ! Enfin, n’en parlons plus ! Mais je te tiendrai le même discours à la prochaine que tu ramèneras à ton bras.
— J’y compte bien, c’est à cela que sert un frère !
— Si encore j’étais l’aîné…
— Si les aînés étaient plus raisonnables, Dallas serait toujours à la tête de l’entreprise, répliqua Eben avec un sourire malicieux.
John Byers grimaça, tandis que sa femme s’avançait vers lui en lui demandant ce qui l’ennuyait. Sa grimace s’effaça aussitôt et il lui confia que c’était l’aigreur de son lait :
— Je crois qu’il a tourné ! précisa-t-il pour se faire plus convaincant.
Elle se proposa d’aller lui en chercher un autre, mais il la retint et ajouta en dévisageant son frère :
— Tu devrais aller sauver ce pauvre serveur ! Il va finir par éclater à force de rougir !
Eben Byers inclina la tête en laissant échapper un ricanement sarcastique, et après un temps d’hésitation, il accepta finalement d’aller troubler de sa présence le tête-à-tête qui s'éternisait entre sa petite amie et le malheureux jeune homme qu’elle avait pris dans ses rets.
9
Résumé :

Le Comminges. Dans ce coin tranquille, au pied des Pyrénées, la présence incongrue d'un corps mutilé va mobiliser les gendarmes de Salies-du-Salat, associés pour l'occasion à la section de recherche de Toulouse.
Marco Minelli, comptable sans histoires, se retrouve mêlé bien malgré lui à une enquête angoissante qui va le plonger dans les affres du doute, tiraillé entre la raison et la folie.
Ces petites bourgades aux ruelles paisibles abritent-elles la tanière d'un tueur sanguinaire ?
 Qui sera la prochaine victime ?
Un roman aussi noir que prenant.


Mon avis :

Tout d’abord, je tiens à remercier Joël des éditions Taurnada pour sa confiance et pour m’avoir fait découvrir en avant-première ce nouveau roman à la quatrième énigmatique et intrigante.
Nouvelle auteure pour moi, cette dernière apparemment a déjà écrit une trilogie familiale fort intéressante ; ici nouvel opus, et je dois dire que je n’ai pas été déçue du voyage ^^

Près de Toulouse, dans les Pyrénées, Marco Minelli, 45 ans, célibataire, est comptable dans une modeste entreprise. Entouré de sa pétillante voisine de palier Emmanuelle, une institutrice de 46 ans déjà grand-mère, son existence semble routinière. Il n’en est rien, puisque ce dernier possède un don : « enlever le feu ».
Un jour, alors qu’il se rendait une nouvelle fois au chevet d’un copain d’ami afin de lui apporter son aide, de le soulager autant que faire se peut, il découvre stupéfait et anéanti le cadavre de son « patient » atrocement mutilé.
Ces quelques lignes posées, le ton est donné, les questions taraudent notre esprit en ébullition :
Sans rien demander en retour, Marco était venu soigner les brûlures de cet homme bourru et reclus, lui apporter un peu de mieux-être, pourquoi s’en est-on donc pris à cette personne, apparemment sans histoire ?
Qui a pu commettre une telle atrocité ?
Suite à un bruit de pas à l'étage, Marco s’enfuit, avec la désagréable sensation d’avoir été repéré sur les lieux. Et si le tueur l'avait vu ?
Perdu, effrayé à l'idée d'être accusé à tort, il n’ose rien avouer aux autorités. Rongé de remords, il s’épanche auprès de Manu, celle qui demeure d’un soutien inestimable, et suit son conseil de ne rien garder pour lui. Désireux de garder tout de même une certaine sécurité, il décide d’utiliser un biais, un numéro masqué.
Dépêchés sur place, les gendarmes viennent enquêter sur ce meurtre, sauf qu’un cas similaire lié à Marco leur a été signalé, remettant fortement en question certaines informations le concernant. Et quand un autre cadavre est retrouvé, le doute n'est plus permis : un tueur en série sévit dans le Comminges.
Comment se fait-il que de telles actes odieux puissent être commis dans une terre aussi paisible ?
Quels liens peut-il bien exister entre les victimes ?
Manu, celle qu’il l'a toujours épaulé, croit fermement à son innocence, et se donne pour mission de rester à ses cotés quoiqu’il se passe. Mais, que dire des agissements étranges de Marco ces derniers jours ? Il semblerait que nombre de visions perturberaient son esprit et que sa routine quotidienne en serait du coup déstabilisée…
Marco est-il bien la victime qu’il considère être ?
Quel rôle ce dernier joue-t-il donc vraiment dans cette affaire ?
Est-il aussi innocent qu’il y paraît ?
Où se situe la vérité ?
À l’image de l’imbroglio qui règne dans les têtes de nos protagonistes, nous voici entraînés, submergés, absorbés au cœur d’une intrigue éprouvante et dramatique, à la façon d’un casse-tête des plus obscurs.
Par une astucieuse construction du récit, nous allons remonter dans le passé, alterner entre les points de vue des nombreux protagonistes, celui de Marco, celui de la police et également celui du tueur anonyme qui raconte son enfance maltraitée. C’est en accédant aux drames et à l'horreur vécue, à toute la palette des ressentis et des motivations, que le voile va peu à peu se déchirer, pour laisser apparaître les imperfections, les fissures des personnalités…
Que va-t-on trouver sous les façades, sous les masques et les faux-semblants ?
Que se cache derrière tout ça, et pourquoi ?
Et surtout, quelles sont les raisons de cette sombre histoire ?
Grâce à une écriture tantôt fluide et percutante, tantôt acérée et entraînante, les pages se tournent rapidement ; nous voulons savoir, connaître la conclusion concoctée par l’auteure. Les chapitres courts et rythmés renforcent le suspense, donnant une sensation d’immersion totale. Je tiens à ce propos à féliciter cette dernière pour sa précision et sa justesse. En effet, par son expérience auprès des jeunes enfants, l'intrigue demeure d’une grande profondeur, empreinte d’un réalisme certain puisqu’elle ose aborder et défendre un sujet particulièrement sérieux et délicat, relative aux problèmes dramatiques rencontrés par les enfants placés dans des foyers d'accueil. Rien ne nous sera épargné, ni les souffrances et séquelles psychologiques ressenties, ni les dérives d'un système défaillant où une simple accusation, même infondée, peut détruire des vies à tout jamais. Une réalité parfaitement décrite qui ne peut laisser indifférent !
Quant aux personnages, ils sont bien travaillés, servent parfaitement le récit. On s'émeut de certains et on en déteste d'autres. De péripéties en péripéties, nous laissons l’auteure nous balader au gré des ruelles pittoresques de cette petite bourgade et attendons l’explication du dénouement final, qui pourra surprendre ou être attendu, mais toujours en parfait accord avec l’ensemble.
Alors, nos protagonistes arriveront-ils à dénouer tous les fils de cette sordide affaire ?
Combien y aura-t-il de victimes avant que les représentant de la loi n'arrêtent le coupable ?
À vous de le découvrir ;)
De mon côté, vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce thriller, qui pour une première découverte, a réussi à me captiver d’un bout à l’autre. J’aurais juste aimé encore plus de rythme, encore plus de tension et de rebondissements, même si une pause dans ces si belles montagnes donne envie de s’y perdre pour une petite balade. J’irai aussi faire un tour dans les précédents romans de l’auteure afin d’approfondir son univers ;)
En conclusion, si vous aimez les polars aux meurtres crus, (âmes sensibles s’abstenir ^^) les intrigues tranquilles, qui n’ont pas avalé un TGV, les histoires qui bousculent, remettent en cause vos croyances… Foncez, ce roman est fait pour vous ! Vous passerez un excellent moment de lecture :pouceenhaut:

Ma note :

:etoile: :etoile: :etoile: :etoile: :etoilegrise:



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Chroniques Service Presse / Game Over de Isabelle Villain Éditions Taurnada
« Dernier message par La Plume Masquée le dim. 26/01/2025 à 16:30 »
Résumé :

Une vieille dame meurt écrasée sous les roues d'un bus. Un nouveau fait divers dans les rues de Paris.
Cependant, d'autres « accidents » sont rapidement à déplorer, laissant présager que ces tragiques événements ne sont que les prémices d'un sombre dessein.
Le groupe de Lost se retrouve à la tête d'une affaire qui va bousculer toutes ses certitudes.
Frustration. Colère. Incompréhension. Impuissance…
Une course contre la montre au dénouement glaçant et inacceptable.



Mon avis :

Tout d’abord, je tiens à remercier Joël des éditions Taurnada pour sa confiance et pour m’avoir fait découvrir en avant-première ce nouveau roman à la quatrième fort intrigante.
J’avais déjà lu et beaucoup apprécié les précédents romans de l’auteure, ses incontournables polars en compagnie du commandant Rebecca de Lost et son équipe. Si vous tenez à vous faire une petite idée de ce qui précède, pour les plus curieux, mes chroniques ici :
Tome 1 : Peine capitale
Tome 4 : Blessures invisibles
Tome 5 : De l'or et des larmes

Ici, il s’agit du sixième et apparemment dernier opus de cette série. Je tiens d’ailleurs à préciser qu’il n'est aucunement nécessaire d'avoir lu les ouvrages précédents pour comprendre celui-ci. En revanche, vous n’aurez pas la possibilité de savourer l’évolution des personnages, suivre la vie de chacun au fil des années, au gré de leur vécu, avec leur lot de drames et de bonheurs.
Tout commence par la mort énigmatique de Madame Corso, 85 ans, dans les rues de Paris.
Accident ? Suicide ? Homicide ?
Au fond peu importe, il faut pour l’instant enrayer l’hémorragie de ces meurtres terribles qui s’enchaînent, qui s'accumulent. Il faut dire que l’affaire devient inquiétante : en trois semaines, 6 personnes ont été assassinées, le mercredi, à la même heure, une dans Paris et l'autre dans les Hauts-de-Seine. Chose étrange, ils se produisent toujours par deux, sans mobile apparent, et sans qu’il ne semble exister de liens entre les victimes.
Arrivés à la rescousse, l'équipe de Lost experte en affaires complexes se penche sur la question. Les enquêteurs comprennent rapidement qu'ils sont en présence de deux assassins, mais peinent à faire des rapprochements, à comprendre ce qui anime ces tueurs.
Très vite, le ton est donné, l’angoisse monte, les questions nous taraudent :
Ces personnes semblent n’avoir rien fait de mal, alors pour quelle raison sont-elles prises pour cible ?
En quoi ces meurtres en cascade sont-ils reliés ?
Quel peut être le mobile de ces atrocités ? Est-ce le fruit du hasard, ou un projet beaucoup plus construit et machiavélique ?
Qui se cache derrière ces meurtres affreux ? Et surtout, va-t-on finir par les arrêter ?
Rebecca doit trouver des preuves, des liens, des explications au plus vite ; une course contre la montre à débuté…
L’enquête est épineuse, met les nerf de chacun à rude épreuve. Malgré les efforts, la commandante se retrouve pour la première fois coincée dans une enquête.
Comment trouver de quoi confondre les coupables quand rien ne relie le tueur aux victimes et qu'aucun indice n'est laissé sur les lieux des meurtres ? Les policiers seraient-ils en présence de crimes parfaits ?
Comment gérer cette impuissance, cette frustration à ne pouvoir rien résoudre ?
Comment vont faire les enquêteurs pour se sortir de cette ornière ?
Sous la plume tantôt fluide et entraînante, tantôt acérée et percutante de l’auteure, nous voici plongés, enferrés, happés au cœur d’une intrigue complexe mais fascinante à la manière d’un puzzle macabre dont les pièces n’ont à première vue ni queue ni tête, mais qui au fil d’une enquête rondement menée, vont s’emboiter à la perfection.
Quant aux personnages, ils ne sont pas en reste, bien travaillés, servant au mieux la complexité du récit. Si nous ne pouvons ressentir aucune sympathie pour ceux qui sèment la mort, il n’en est rien pour Rebecca qui traverse une période difficile : la perte récente de sa grand-mère maternelle, avec laquelle les liens demeuraient rompus. Ce manque de proximité va la pousser à explorer un passé familial douloureux ; un mystérieux violon retrouvé dans l'appartement de la défunte pourrait d'ailleurs éclairer les motivations de sa mère... Avec courage, force et ténacité, la jeune femme va faire de sacrées découvertes sur son passé, enfin trouver des réponses qu’elle n’aurait jamais imaginées, et vont la pousser à prendre des décisions radicales.
Les pages se tournent à toute allure ; on veut savoir. Le rythme est nerveux, enlevé. Le style incisif permet une immersion totale. L'histoire nous captive, nous malmène, nous ballade. Et une fois libérés, nous restons interdits, pantelants, essorés, et on en redemande.
À ce propos, un léger bémol a entravé ma lecture : sans spoiler, l’histoire se clôture sans que l’intrigue soit vraiment terminée, et je dois dire que nous restons un peu sur notre faim… Pour moi qui ne suis pas friande des fins aussi ouvertes, j’aurais pensé que tous les arcs se clôtureraient en même temps, surtout que la série touchait à sa fin. Y aurait-il du coup un autre opus dans les cartons afin de revoir Rebecca et de boucler cette enquête ?
Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce roman qui se lit avec délice. J’ai aimé suivre l’intrigue aux multiples rebondissements, autant sur l’affaire, que niveau personnel ; me faire bousculer par l’auteure, me perdre dans les méandres de son histoire pour me retrouver exactement là où elle le souhaitait...
Alors, si vous aimez les polars aux nombreuses facettes, les personnages bien campés, les récits addictifs qui traitent de sujets de société, ce dernier opus des aventures de Rebecca de Lost est fait pour vous ; vous passerez un excellent moment de lecture :pouceenhaut:

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